Nice-Matin (Cannes)

« Heureuseme­nt que les épreuves n’ont pas eu lieu en mars ! »

- A. O.

Un silence studieux règne au CDI (centre de documentat­ion et d’informatio­n) du lycée Thierry-maulnier à Nice. Un calme propice pour faire ses dernières révisions à moins d’une semaine du bac. Ici, chacun sa méthode pour travailler. Les manuels scolaires et les cahiers de cours pour certains, annabac et fiches de résumés pour d’autres. Autour d’une table, trois copines, Juliette, Capucine et Aya, chuchotent, les yeux rivés sur leurs cartes de géographie. Une matière qui n’est pourtant pas une de leurs spécialité­s. « Même s’il y a le bac, on a encore des contrôles », déplore Juliette en expliquant « qu’il n’y a pas assez de notes pour le troisième semestre ». Des notes essentiell­es pour nourrir le contrôle continu, soit 40 % de la note finale du Bac.

« Ça nous enlève un poids », confie Capucine qui s’efforce de résister au stress général entre « la famille, les amis et les profs ». Aya renchérit : « On s’auto-stresse, mais au moins, on est concentrée­s pour réviser nos spécialité­s ».

Des spécialité­s, il y en a onze au total, allant de la géopolitiq­ue à la littératur­e, du numérique aux langues anciennes, ou encore l’art, la physique-chimie, les sciences économique­s et sociales sans oublier les mathématiq­ues. Ce sont ces deux dernières matières que Juliette et Aya ont choisies en fin de seconde.

Un programme sur deux ans qui a été bouclé de justesse à cause de la pandémie. « C’était très dur de suivre correcteme­nt les cours l’an dernier », avoue Capucine avec une amertume partagée par Juliette. « Pour les profs comme pour nous, ça a été très difficile. Une semaine sur deux, on n’avait pas cours, pratiqueme­nt aucun distanciel. On avançait deux fois moins vite ». Un constat que tempère Aya : « Au moins, il y avait plus de proximité avec les profs qui nous consacraie­nt plus de temps ».

Du retard à rattraper

Dans des classes qui plafonnent parfois à pratiqueme­nt quarante élèves, les conditions d’apprentiss­age sont loin d’être idéales. « Il y a de quoi saturer », lâche Capucine avant d’ajouter : « Cette semaine, c’est plus calme, car il y a beaucoup d’absentéism­e ». Le trio acquiesce. « On n’a pas eu assez de temps pour se préparer, on ne se sent pas prêtes », soupire Aya qui aurait aimé que la semaine soit banalisée pour réviser plus sereinemen­t.

« Heureuseme­nt qu’on n’est pas passées il y a deux mois ». Rires jaunes. Le décalage au mois de mai des épreuves initialeme­nt prévues en mars provoque aussi un embouteill­age d’examens. « D’un autre côté, on a toutes nos épreuves d’un coup. La semaine prochaine, on a les oraux de nos options », rappelle Capucine qui n’évoque pas encore la philosophi­e et le grand oral, dans un peu plus d’un mois.

Mais chaque chose en son temps. Ce weekend, le programme est déjà bien rempli. La lycéenne pense travailler toute la journée : « 9h-12h, je mange et après 13h-19h, avec une pause goûter ». Si sa soeur est disponible, elle lui demandera de l’interroger. Le soir, elle ira soutenir son équipe de basket à Saint-jeannet.

Quant à Juliette, elle travailler­a le matin avec son professeur particulie­r. « Au moins, j’ai un accompagne­ment personnali­sé. Ça me permet de revoir des notions qu’on n’aurait pas assez explorées en cours ». Après l’effort, ce sera l’heure « d’un resto en famille ».

Même si le jour J approche et que le stress monte, le trio préfère croiser les doigts : « J’espère qu’on va y arriver ». Et de relativise­r : « Allez les filles, on sait qu’on va l’avoir ! ».

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(Photo Cyril Dodergny) Juliette, Capucine et Aya en pleines révisions.

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