Nice-Matin (Cannes)

Succession Vasarely : deux membres de la famille condamnés

- G. L. gleclerc@nicematin.fr 1. Nos éditions du 2 avril 2022. J. S.

C’est un point de fixation important de la came à Nice. Le 222 route de Turin défraye la chronique depuis des dizaines d’années. Ce drive-in des stups, une résidence pourtant joliment appelée « Les Loggias du Paillon », a déjà fait l’objet de dizaines de descentes de police et d’interpella­tions musclées. Elle est constammen­t sous surveillan­ce. Hier, c’est justement une de ces planques qui va payer. La brigade anti-criminalit­é assiste à une vente de stupéfiant­s. Quatre individus sont interpellé­s. Ils sont en possession de résine et d’herbe de cannabis, conditionn­és pour la vente, ainsi que d’argent liquide.

L’un d’eux est retrouvé en possession d’un revolver calibre 22 long rifle, approvisio­nné. Tous ont été placés en garde à vue. Le groupe d’appui judiciaire de la Sûreté urbaine est chargé de l’enquête.

Le tribunal judiciaire de Grasse a rendu hier son délibéré concernant une affaire examinée par la juridictio­n à l’audience du 30 mars dernier.

Deux prévenus étaient poursuivis dans l’affaire de la succession de Victor Vasarely, artiste peintre de renommée internatio­nale, père de « l’art optique », décédé en 1997 (1). Le fils aîné de l’artiste, André Vasarhelyi, 90 ans, qui réside à Cannes, avait porté plainte en 2015 contre son propre fils adoptif, Jean-pierre Defendini-vasarhelyi, un Bastiais de 62 ans, pour abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne vulnérable pour la conduire à un acte ou une abstention préjudicia­ble, entre janvier 2010 et décembre 2013.

Ventes de tableaux dissimulée­s

L’autre personne mise en cause, son beaufrère, le mari de la soeur de son épouse Henriette pour être précis, Jean-pierre Martini, 79 ans, natif de Châteaudun-du-rhumel (Algérie), était lui aussi poursuivi pour la même infraction mais aussi pour un deuxième chef de poursuite, l’abus de confiance.

Le plaignant soupçonnai­t que des ventes de tableaux de son artiste de père lui auraient été dissimulée­s par le premier, détournant des sommes importante­s créditées notamment sur des comptes à l’étranger et « qu’un don », aurait été obtenu dans des conditions pas très claires par le second, remboursab­le en partie, suivant des conditions liées « à un engagement (par son père) à l’abstinence totale de boissons alcoolisée ! »

Un feuilleton judiciaire qui a commencé dans les années 90

Les deux membres de cette famille, déchirée par un feuilleton judiciaire qui a débuté dans les années 90, ont été reconnus coupable par le tribunal.

Le fils adoptif a été condamné à 10 mois de prison avec sursis et devra verser à la partie civile des dommages et intérêts pour un montant de 716 000 euros ainsi que 5 000 euros au titre du préjudice moral.

Son oncle a été relaxé pour l’infraction d’abus de faiblesse, reconnu coupable pour celle d’abus de confiance et condamné à 10 mois de prison avec sursis. Il devra verser à la partie civile des dommages et intérêts pour un montant de 354 550 euros ainsi que 5 000 euros au titre du préjudice moral. L’autre partie civile, la Fondation Vasarely a été déboutée de ses demandes.

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(Photo d’archives E. G.) Les interventi­ons de police sont récurrente­s au 222 route de Turin.

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