Succession Vasarely : deux membres de la famille condamnés
C’est un point de fixation important de la came à Nice. Le 222 route de Turin défraye la chronique depuis des dizaines d’années. Ce drive-in des stups, une résidence pourtant joliment appelée « Les Loggias du Paillon », a déjà fait l’objet de dizaines de descentes de police et d’interpellations musclées. Elle est constamment sous surveillance. Hier, c’est justement une de ces planques qui va payer. La brigade anti-criminalité assiste à une vente de stupéfiants. Quatre individus sont interpellés. Ils sont en possession de résine et d’herbe de cannabis, conditionnés pour la vente, ainsi que d’argent liquide.
L’un d’eux est retrouvé en possession d’un revolver calibre 22 long rifle, approvisionné. Tous ont été placés en garde à vue. Le groupe d’appui judiciaire de la Sûreté urbaine est chargé de l’enquête.
Le tribunal judiciaire de Grasse a rendu hier son délibéré concernant une affaire examinée par la juridiction à l’audience du 30 mars dernier.
Deux prévenus étaient poursuivis dans l’affaire de la succession de Victor Vasarely, artiste peintre de renommée internationale, père de « l’art optique », décédé en 1997 (1). Le fils aîné de l’artiste, André Vasarhelyi, 90 ans, qui réside à Cannes, avait porté plainte en 2015 contre son propre fils adoptif, Jean-pierre Defendini-vasarhelyi, un Bastiais de 62 ans, pour abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne vulnérable pour la conduire à un acte ou une abstention préjudiciable, entre janvier 2010 et décembre 2013.
Ventes de tableaux dissimulées
L’autre personne mise en cause, son beaufrère, le mari de la soeur de son épouse Henriette pour être précis, Jean-pierre Martini, 79 ans, natif de Châteaudun-du-rhumel (Algérie), était lui aussi poursuivi pour la même infraction mais aussi pour un deuxième chef de poursuite, l’abus de confiance.
Le plaignant soupçonnait que des ventes de tableaux de son artiste de père lui auraient été dissimulées par le premier, détournant des sommes importantes créditées notamment sur des comptes à l’étranger et « qu’un don », aurait été obtenu dans des conditions pas très claires par le second, remboursable en partie, suivant des conditions liées « à un engagement (par son père) à l’abstinence totale de boissons alcoolisée ! »
Un feuilleton judiciaire qui a commencé dans les années 90
Les deux membres de cette famille, déchirée par un feuilleton judiciaire qui a débuté dans les années 90, ont été reconnus coupable par le tribunal.
Le fils adoptif a été condamné à 10 mois de prison avec sursis et devra verser à la partie civile des dommages et intérêts pour un montant de 716 000 euros ainsi que 5 000 euros au titre du préjudice moral.
Son oncle a été relaxé pour l’infraction d’abus de faiblesse, reconnu coupable pour celle d’abus de confiance et condamné à 10 mois de prison avec sursis. Il devra verser à la partie civile des dommages et intérêts pour un montant de 354 550 euros ainsi que 5 000 euros au titre du préjudice moral. L’autre partie civile, la Fondation Vasarely a été déboutée de ses demandes.