Dominique Sassi raconte Picasso à Madoura
Vallauris A 17 heures, samedi, au Minotaure, le céramiste revient sur vingt ans de collaboration avec le maître et déroule pour le public le fil de cette extraordinaire aventure.
Je ne suis pas un conférencier, je suis plutôt un conteur. » Dominique Sassi, ancien adjoint à la culture, céramiste puis galeriste a eu le privilège de travailler durant près de vingt ans auprès de Pablo Picasso et de Suzanne et Georges Ramié au sein de la petite équipe de l’atelier Madoura à Vallauris. Atelier qui comprenait autour des maîtres des lieux, Jules Agard, Yvan Oreggia, lui-même arrivé en 1953 et plus tard Jean Ramié. Observateur privilégié de la création céramique de Picasso à Madoura, Dominique Sassi partagera ses connaissances sur les oeuvres réalisées par le maitre et témoignera de ces riches années.
Un parcours extraordinaire dont il va dérouler les étapes demain à 17 heures au Minotaure.
Il montrera aussi une iconographie inédite marquant cette aventure artistique sur un fond de musique de Manuel De Falla, évocatrice de l’espagne. Il racontera comment Picasso, venu par hasard d’antibes pour voir l’exposition des potiers de Vallauris, fut séduit par le talent de Suzanne et Georges Ramié et demanda à visiter leur atelier : «Onluia donné comme cela se faisait une petite boule d’argile dans laquelle il modela une tête de faune et deux petits taureaux, explique Dominique Sassi. C’était le 26 juillet 1946. Un an après exactement, il revenait à Madoura où les propriétaires avaient pieusement conservé ces petites pièces et c’est là qu’il a décidé d’embrasser la vie des potiers et le travail de la terre. »
« Je suis un ouvrier de la terre ! »
Des affinités et une amitié s’étaient créées et elle perdurèrent pendant 20 ans jusqu’à la mort de Picasso qui dès lors, s’était voué tout entier à la céramique comme il s’était voué à la peinture, faisant naitre ici de ses doigts puis avec les éditions quelque trois mille pièces. A travers les propos de Dominique Sassi c’est tout le travail de création que l’on va revivre ainsi que l’ambiance qui régnait au quotidien dans cet atelier que Dominique compare à un monastère, un « saint des saints » dans lesquels sont venus les plus grands de ce monde mais dans lequel on travaillait dur dans une ambiance sereine.
« Picasso m’a apporté l’humilité car j’ai toujours compris que j’étais tout petit à côté de ce génie, poursuit Dominique Sassi. Cependant jamais il nous a fait sentir une quelconque supériorité car tout se passait dans la sérénité ? « Je suis un ouvrier de la terre » aimait-il à dire .»
■ Samedi à 17 h au Minotaure, espace. Entrée libre dans la mesure des places disponibles. Rens. 04.93.64.16.05.