Nice-Matin (Cannes)

Un nouveau chien guide pour accompagne­r Aurélie

Après un an d’éducation avec les Chiens guides d’aveugles de PACA Corse, la Rasta, femelle labrador, est arrivée chez Aurélie Kalaha. Une nouvelle vie sous les meilleurs auspices.

- DELPHINE GOUATY

Âgée de 2 ans, Rasta a la fougue de la jeunesse, mais la sagesse d’un chien bien élevé. Sandrine Lebreton, directrice technique et éducatrice et Stevy Gallard, élève moniteur, l’ont suivi depuis son plus jeune âge. «Elleest arrivée à l’âge de deux mois au sein de notre associatio­n, puis confiée à une famille d’accueil bénévole jusqu’à ses douze mois. Elle a été suivie une semaine par mois à l’école par un moniteur référent qui donne des conseils à la famille d’accueil. Puis, elle est entrée en éducation au sein de notre centre d’éducation situé à Èze, où elle a appris le travail de guidage ». Pour acquérir le certificat d’aptitude au guidage, Rasta a appris une cinquantai­ne d’ordres : à droite, à gauche, trouver un passage protégé, une porte, une boîte aux lettres… « Le chien n’est pas un GPS, souligne l’éducatrice. C’est nous qui lui donnons la direction. »

Une cinquantai­ne d’ordres

Son certificat obtenu, Rasta était prête à rejoindre sa nouvelle maîtresse. La remise dure deux semaines pour que la nouvelle équipe commence à se former et se déplacer en autonomie et en sécurité, en ville comme à la campagne. Une nouvelle petite révolution dans la vie d’aurélie. « Elle fait sa fofolle car elle est jeune et sportive mais elle travaille bien. C’est mon 2e chien. J’avais un labrador croisé golden qui est parti à la retraite dans une famille d’accueil que je connais. C’était difficile de revenir à la canne. Parfois on se perd, on a des obstacles, on ne va pas toujours bien droit… Avec Rasta, je peux aller à mon travail et à mes cours de piano et chant à l’école de musique de Mouans-sartoux. Elle donne le stop, le passage, la porte… et elle sait revenir à la maison. C’est aussi un chien de compagnie. Elle est câline. »

Parcours sans embûche

À Mouans-sartoux, l’accessibil­ité a été bien étudiée. « Nous avons travaillé avec la mairie pour les équipement­s, se souvient Aurélie. Il y a des bandes podotactil­es aux feux rouges, devant les trottoirs… Les bornes de guidage en relief sont importante­s pour les non voyants. Elles nous amènent sur des points stratégiqu­es comme la gare, devant le cinéma… Il y a aussi de petits ronds, des bornes d’éveil à la vigilance, pour indiquer une descente par exemple. » Aurélie n’a qu’une seule crainte : les mauvaises rencontres. « Les chiens qui viennent l’embêter sont un problème. Il faut aussi que les gens respectent le chien guide qui travaille : le laisser passer, ne pas laisser son chien le renifler, ne pas le caresser sans demander l’autorisati­on au propriétai­re… Le chien est éduqué pour ne pas se laisser distraire mais il est perturbé car il reste un chien et a des réflexes ».

Une longue liste d’attente

La liste d’attente est longue pour avoir la chance, comme Aurélie, d’avoir la compagnie d’un chien guide. «Ilyaentre6­moiset 2 ans d’attente, explique Sandrine Lebreton. Nous cherchons des familles d’accueil vers Nice, des donateurs et des bénévoles. L’éducation d’un chien guide coûte 25 000 euros par an. Ils sont ensuite remis gratuiteme­nt. En tant qu’associatio­n loi 1901, nous fonctionno­ns par les dons et legs. »

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(Photo D.G.) Aurélie et Rasta entourée de Sandrine Lebreton, directrice technique et éducatrice et Stevy Gallard, élève moniteur.

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