La macronie scelle son ménage à trois
Les chefs de file de la majorité sortante ont officialisé hier leur union pour les législatives, en accordant notamment 58 circonscriptions au parti d’édouard Philippe.
Il ne faisait guère de doute que Richard Ferrand pour La République en marche, François Bayrou pour le Modem, et Édouard Philippe pour Horizons, parviendraient à un accord en vue des scrutins des 12 et 19 juin, l’enjeu étant de limiter les cicatrices d’âpres négociations.
« On s’est bien marrés »
En conférence de presse hier, chacun a donc lourdement insisté sur « la bonne humeur » qui a traversé les discussions – « on s’est bien marrés », a même lancé Richard Ferrand – ce qui a permis d’« éviter les rivalités de clans et de personnes », dixit François Bayrou.
Quant aux bruits de dissensions et de « guerres picrocholines » avec Édouard Philippe, renforcés après qu’horizons a déploré publiquement il y a dix jours le manque d’échanges parmi les partenaires, ils ne sont que la faute des « bavards », ont juré les partenaires. Voilà donc la majorité en ordre de marche à cinq semaines du premier tour des législatives, réunie dans une « confédération » appelée « Ensemble ! » et présidée par Richard Ferrand. Chacun des trois piliers – LREM, Modem et Horizons – pourra former son groupe à l’assemblée, mais dépendra d’une association de financement commune qui répartira ensuite les subsides. Selon des sources concordantes au sein de la majorité, Horizons a décroché 58 circonscriptions aux termes de cet accord, et le Modem entre 101 et 110.
Ce qui en laisse environ 400 pour des candidats LREM, certaines circonscriptions « qui se comptent moins que sur les doigts d’une main » étant laissées vacantes pour ne pas « faciliter la vie » de postulants « extrémistes », selon Richard Ferrand.
LREM change de nom et devient « Renaissance »
Quelques questions restent en suspens, comme le devenir d’autres composantes de la majorité : le petit parti de centre-gauche Territoires de progrès, son pendant de centre-droit Agir, la chapelle écologiste En Commun ! ou encore le Mouvement radical. Le patron de La République en marche Stanislas Guerini a esquissé une piste d’atterrissage en annonçant la «refondation » de son parti, qui prendra le nom de « Renaissance », avec l’idée de « continuer à élargir ce mouvement politique » créé par Macron en 2016.