Eliott de Gastines
LES CONFINS, PREMIER ROMAN EN HAUTE ALTITUDE
Âgé de 37 ans, Eliott de Gastines, également concepteur-rédacteur dans la publicité, présente son premier roman après avoir été repéré par Flammarion. Coup d’essai réussi. Les Confins est un thriller de montagne à savourer comme un film tendu où l’on suivrait les protagonistes dans un improbable cul-desac, en découvrant patiemment leurs rêves, leurs petits ou grands arrangements avec la réalité. Avant d’observer tout cela voler en éclat et constater l’ampleur des dégâts. Dans une vallée imaginaire, Eliott de Gastines nous fait naviguer entre les époques. On démarre en 1964, au moment où l’état a tracé les grandes lignes de son « plan neige ». Une époque où il est décidé d’aménager le territoire pour multiplier les stations dédiées aux sports d’hiver. Le rêve pour les promoteurs. Pierre Roussin, honnête entrepreneur, désire transformer un petit village isolé en station de confortable. Sans se douter que, comme au temps de la ruée vers l’or dans le Far West, sa quête sera périlleuse.
Se venger, mais de quoi, de qui ?
Vingt ans plus tard, Les Confins ressemblent à un parc d’attractions abandonné. Ici, des morceaux de gares de téléphérique inachevées.
Là, les vestiges de remonte-pentes ne menant nulle part. Bruno Roussin, le fils de Pierre retourne sur ces lieux où son père avait cru pouvoir faire fortune. On le voit, rien ne s’est passé comme prévu. Reste à savoir pourquoi.
Une autre interrogation : que Bruno vient-il faire dans cette galère ? Il semble y avoir de la revanche dans l’air, mais on n’y voit pas très clair. Dans le coin, tout semble hostile. La route est tellement casse-gueule qu’elle ferme dès le mois de novembre, coupant Les Confins et sa trentaine d’âmes du reste du monde chaque année à la même période. Pour supporter l’hiver rigoureux, et surtout pour oublier les blessures et les coups tordus du passé, les locaux s’envoient des litres et des litres d’alcool. Si la dernière livraison possible avant le black-out venait à connaître un imprévu, ce serait le drame.
Tout en maintenant son lecteur en haleine, Eliott de Gastines met le doigt sur la cupidité des hommes, leur propension à saccager tout ce qui se trouve sur leur chemin au nom du profit et leur propension à se vautrer misérablement dans le mensonge. Jusqu’au jour où le couvercle saute.