Nice-Matin (Cannes)

L’ASM vise le grand huit

Revenus au pied du podium grâce à une série de sept victoires de rang, les Monégasque­s se sont donné le droit de rêver à une place en C1. Il faudra battre des Lillois revanchard­s.

- LEANDRA IACONO

Les saisons de Monaco et Lille se sont longtemps ressemblé, mais elles ont pris au printemps des tournants très différents. Alors que le LOSC coinçait à l’entame du sprint final et ne parvenait pas à quitter le ventre mou, L’ASM, dos au mur, sortait de sa torpeur pour enchaîner sept victoires consécutiv­es en championna­t et se replacer au pied du podium avant les trois dernières journées. Quatrièmes, à égalité de points avec le Stade Rennais, les Monégasque­s se sont donné le droit de rêver à une fin de saison en apothéose et à un accessit pour la C1 qui paraissait inespéré il y a quelques semaines.

C’est tout le mérite d’un entraîneur, Philippe Clement, qui y a cru pour tout le monde et de joueurs qui ont trouvé ensemble les ressources pour se remobilise­r. L’ASM a longtemps avancé masquée, « match après match » comme l’a répété à l’envi l’entraîneur asémiste, mais c’est une posture impossible à tenir à trois rencontres de la fin et son meilleur joueur Aurélien Tchouameni n’a pas caché qu’il connaissai­t tout du calendrier réservé aux concurrent­s directs de Monaco (voir ci-contre). Celui de L’ASM (Lille, Brest, Lens) n’est ni le plus aisé ni le plus compliqué mais l’heure n’est de toute façon plus aux calculs puisqu’avec trois victoires, les Monégasque­s seraient assurés de terminer au moins à la troisième place d’un podium sur lequel ils peuvent d’ailleurs monter provisoire­ment dès ce soir en cas de résultat positif. « On pourra alors passer le week-end plus tranquille­ment, pointe Tchouameni. Partout, dans les médias, sur les réseaux sociaux, tout le monde parle de cette fin de saison palpitante. On ne peut pas faire abstractio­n, Mais on reste concentré sur nousmêmes. » Ce n’est pas une mauvaise idée alors que Monaco dégage une vraie sensation de force tranquille ces derniers temps.

« Je n’aime pas ce genre de matchs »

Serein, fort physiqueme­nt et porté par des individual­ités qui ont su hisser leur niveau de jeu, le club du Rocher a de loin la meilleure dynamique du top 5, « mais si on fait un mauvais résultat à Lille, on aura oublié tout ce qu’on a fait », prévient l’internatio­nal français. Son coach Philippe Clement confiait à la presse se méfier énormément de cette équipe du LOSC, giflée le week-end dernier 3 à 0 à Troyes au cours d’un match où elle a totalement dégoupillé nerveuseme­nt. « Je n’aime pas du tout ce genre de matchs car il faudra forcément s’attendre à une réaction de l’adversaire, avertit le coach monégasque. D’autant que le LOSC est plus fort à domicile, où il n’a perdu que trois matchs depuis le début de saison en Ligue 1. Il faudra vraiment être très concentré ». À défaut d’être dans la course, Lille aura le rôle d’arbitre, lui qui jouera ensuite contre Nice et Rennes. Or Monaco n’a pas fait tout ce chemin pour laisser son destin dans les mains de quelqu’un d’autre.

“On a été positionné­s pour le sprint final, on a répondu présent sur les trois-quarts de la saison et on a coincé quand il ne fallait pas coincer. On a conscience d’avoir raté le tournant de la fin de saison mais nous sommes des compétiteu­rs, nous voulons montrer notre vrai visage. Nous voulons respecter le club, notre public. Nous allons répondre présent et ne pas laisser planer de doute là-dessus. ” De Jocelyn Gourvennec, l’entraîneur du LOSC.

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(Photo Dylan Meiffret) L’aller s’était terminé sur un spectacula­ire match nul 2 à 2.
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