Nice-Matin (Cannes)

Vanessa Paradis : « Chanel, c’est au-delà la mode »

- RECUEILLI PAR C. V.

Le défilé vient de s’achever. Vanessa Paradis n’a rien perdu du spectacle et a déjà jeté son dévolu sur plusieurs tenues. « J’ai beaucoup aimé les vêtements en mousseline de soie avec les motifs des drapeaux de course, mélangés à de la dentelle, j’ai trouvé ça magnifique. Et aussi des robes noires incroyable­s, des robes en crochet. Et ce décor ! De voir ce défilé devant la mer, c’est une chance de pouvoir vivre ça » sourit-elle avant de parler mode, musique, cinéma et théâtre.

Votre histoire avec la maison Chanel a démarré il y a 30 ans, dans cette cage à oiseaux où vous étiez comme un moineau pour vanter le parfum Coco. Comment qualifier cette relation ?

C’est un lien fort avec une équipe qui est la même depuis toutes ces années. Nous avons vécu beaucoup de bonheurs, mais aussi des moments douloureux avec le départ de Karl. C’est un lien un peu familial, d’autant plus que ma fille travaille avec eux aussi maintenant. Travailler avec la maison Chanel, c’est audelà de la mode.

En quel sens ?

Ils ont une façon de faire, une éthique, un respect de l’artisanat. Leurs collection­s sont toujours inspirées de choses vécues par Coco Chanel, Karl Lagerfeld ou maintenant Virginie Viard.

Un défilé, c’est une forme d’art : les musiques, le décor, les inspiratio­ns. Ce qui me touche aussi, c’est l’attention portée à l’artisanat dans la création des vêtements. Je trouve cela très impression­nant, respectueu­x, honorable. Ce sont des métiers qui se transmette­nt, que des machines ne peuvent pas faire.

On a tellement remplacé de choses de nos vies par des machines... C’est ce qui rend ces métiers si beaux et si précieux.

Ce défilé vous ramène en Principaut­é où vous avez donné plusieurs concerts. Mais aussi tourné un film, L’arnacoeur, en 2009, grand

succès populaire...

On a passé plusieurs semaines de tournage merveilleu­ses, à travailler dans le bonheur, dans l’amusement. Il y a quelque chose de grandiose, de reposant d’être au bord de la mer. Ça change tout, ça met de l’horizon dans vos yeux, ça fait du bien à nos sens. J’ai le souvenir aussi de plusieurs concerts ici, toutes mes tournées m’ont toujours emmené jouer à Monaco. La dernière fois, c’était à l’opéra Garnier. C’était le dernier de la tournée. Et le soir, nous avons fait la fête ici !

La prochaine fois, ce sera sur une scène de théâtre que vous viendrez en tournée, pour présenter Maman, la pièce que vous avez créée l’automne dernier à Paris. Votre première au théâtre ?

J’adore ça, c’est très fort. C’est une adrénaline différente, mais la mission est la même tous les soirs : capter l’attention et les émotions du public. Je me demandais comment j’allais pouvoir faire ça en dehors de la musique, de n’être que dans le texte de ma voix et ceux de mes partenaire­s, La première semaine, j’étais déstabilis­ée mais c’était totalement vibrant et passionnan­t. Ce n’est pas facile à faire, ça nécessite beaucoup d’efforts mais c’est tellement gratifiant quand on arrive à donner du plaisir au public. Le spectacle vivant, c’est imbattable, et c’est très artisanal aussi finalement...

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