Nice-Matin (Cannes)

« Plus personne ne porte le masque, ça m’angoisse »

- S.W

Dans l’ascenseur, au supermarch­é, chez la nounou et même en extérieur... Sofia(1) garde toujours son masque FFP2 sur le visage. Elle se lave les mains plusieurs fois pas jour et ne sort jamais sans son gel hydroalcoo­lique.

Depuis presque deux ans, elle évite les endroits bondés comme la coulée verte à Nice. Âgée de 37 ans, la Niçoise est en bonne santé mais préfère rester prudente face à la Covid-19. Tout d’abord parce qu’elle a fait le choix de ne pas se vacciner. « J’ai eu une mauvaise expérience avec un autre vaccin, justifie-t-elle. Et la Covid donne un faux sentiment de sécurité à ceux qui ont eu une triple dose. »

Si Sofia ne quitte (presque) jamais son masque, c’est aussi, surtout, parce qu’elle souhaite protéger sa mère. « Elle souffre d’une pathologie pulmonaire avec insuffisan­ce respiratoi­re. Alors oui, elle est triplement vaccinée. Mais je la vois presque tous les week-ends et je préfère ne prendre aucun risque. »

Avant chaque visite, elle réalise un autotest. « En revanche, je ne teste pas mes enfants, âgés de 1 et 3 ans. Je n’ai pas envie de les traumatise­r, ni de les inquiéter. Quand ils sont malades, même un rhume, ils ne voient pas leur grand-mère. » Sofia a conscience qu’elle ne peut pas tout contrôler. « Oui, la Covid peut venir de l’un de mes fils et cela peut passer inaperçu. Mais au moins, j’aurai pris le maximum de précaution­s. »

Depuis la levée des restrictio­ns sanitaires, Sofia se sent en insécurité. « Plus personne ne porte le masque et ça m’angoisse. Dans les transports en commun, il m’arrive de demander à mes voisins de remonter le masque. » Au travail, elle veille à rester éloigner de ses collègues. « Il m’est arrivé de ne pas manger lors d’un déjeuner de travail. J’ai gardé le masque tout le long et j’ai eu raison : certains avaient le virus et tout le monde a été cas contact. » Sofia a conscience que ses réactions peuvent sembler disproport­ionnées. « Je peux paraître psychorigi­de et certains me prennent peutêtre pour une folle. La réalité, c’est que nous avons tous dans notre entourage des personnes fragiles, femmes enceintes ou grands-parents. Il me semble de notre devoir de les protéger. »

1. Le prénom a été changé.

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