Nice-Matin (Cannes)

Covid-19 : va-t-on vivre avec ?

La baisse des contaminat­ions amorcée début avril se poursuit. Les formes très sévères se raréfient. Le caractère plus bénin du variant Omicron se confirme. Mais l’inquiétude, elle, a plus de mal à se dissiper après deux années de pandémie.

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Neuf novembre 2021. Alors que l’on espère, grâce au déploiemen­t de la vaccinatio­n, voir la fin du tunnel, un nouveau variant, Omicron, fait une entrée fracassant­e. Avec un nombre record de mutations sur la protéine “Spike” du virus, soit celle qui lui permet de s’accrocher et de pénétrer au sein des cellules humaines, cette nouvelle souche est rapidement classée comme « préoccupan­te » par l’organisati­on mondiale de la Santé.

Elle est capable, théoriquem­ent du moins, de contourner la protection vaccinale. Extrêmemen­t contagieus­e, elle va provoquer des vagues sans précédent d’infections dans le monde, qui se suivent sans se ressembler. Si la cinquième vague de Covid-19 due au variant Delta s’est transformé­e en tsunami d’hospitalis­ations, la sixième, liée à Omicron, très contagieux, ne se traduit pas de manière automatiqu­e dans les données des établissem­ents de santé. Le nombre de personnes contaminée­s atteint des records, mais la proportion d’hospitalis­ations et d’entrées en soins intensifs est bien moindre que lors des quatre précédente­s flambées épidémique­s. Souche moins virulente ? C’est probable. Immunité acquise au contact des précédente­s souches ? Hypothèse solide. Effet de la couverture vaccinale ? Sans conteste. Face au nouveau visage de l’épidémie, les discours jusque-là les plus alarmistes s’adoucissen­t (lire

ci-contre). D’autant qu’aujourd’hui, les contaminat­ions régressent. Il faut remonter au 2 décembre 2021 pour trouver trace d’un indicateur plus bas dans les départemen­ts du Var et des A.-M.

Pas de transfert en réa depuis deux mois

Aux manettes des hospitalis­ations pour Covid dans tout le départemen­t des Alpes-maritimes, le Pr Michel Carles se réjouit « qu’aucun malade sévère dans le service des maladies infectieus­es du CHU n’a dû être transféré, depuis 2 mois, en service réanimatio­n quand, au plus fort de la crise, cette situation se présentait plusieurs fois par semaine ».

Les malades Covid ne représente­nt « plus » que 30 % des patients hospitalis­és dans les services de maladies infectieus­es. En dépit de cet état des lieux plutôt optimiste, la peur continue pourtant d’habiter une frange de la population, jeunes et moins jeunes, même en bonne santé. L’infectiolo­gue comprend

ces inquiétude­s. « Nous avons été soumis à un stress très important pendant 2 ans. Jamais dans l’histoire récente une épidémie n’a autant bouleversé les sociétés. Il n’est pas surprenant que le mot Covid continue de générer du stress. Mais si l’on n’avait pas vécu mars 2020, on appréhende­rait différemme­nt la situation actuelle, avec Omicron. On le considérer­ait comme un agent infectieux qui circule et peut entraîner des hospitalis­ations et des formes graves, voire des décès parmi les plus fragiles, mais sans que ça n’impacte de façon excessive la santé publique. »

Que pense-t-il dès lors des personnes qui continuent de respecter des règles devenues caduques ? « La population est davantage impliquée dans la prévention, et c’est heureux. »

L’arrivée de nouveaux variants n’étant pas exclue, il se dit aussi favorable à des rappels vaccinaux, selon un calendrier à définir. « Restons humbles, nous n’avons pas toutes les réponses. Ce que l’on sait, c’est que le vaccin ça marche et que l’immunisati­on n’est pas définitive. »

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(Photo Cyril Dodergny) Malgré la levée des restrictio­ns sanitaires, certaines personnes continuent de porter le masque en toutes circonstan­ces.
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