Covid-19 : va-t-on vivre avec ?
La baisse des contaminations amorcée début avril se poursuit. Les formes très sévères se raréfient. Le caractère plus bénin du variant Omicron se confirme. Mais l’inquiétude, elle, a plus de mal à se dissiper après deux années de pandémie.
Neuf novembre 2021. Alors que l’on espère, grâce au déploiement de la vaccination, voir la fin du tunnel, un nouveau variant, Omicron, fait une entrée fracassante. Avec un nombre record de mutations sur la protéine “Spike” du virus, soit celle qui lui permet de s’accrocher et de pénétrer au sein des cellules humaines, cette nouvelle souche est rapidement classée comme « préoccupante » par l’organisation mondiale de la Santé.
Elle est capable, théoriquement du moins, de contourner la protection vaccinale. Extrêmement contagieuse, elle va provoquer des vagues sans précédent d’infections dans le monde, qui se suivent sans se ressembler. Si la cinquième vague de Covid-19 due au variant Delta s’est transformée en tsunami d’hospitalisations, la sixième, liée à Omicron, très contagieux, ne se traduit pas de manière automatique dans les données des établissements de santé. Le nombre de personnes contaminées atteint des records, mais la proportion d’hospitalisations et d’entrées en soins intensifs est bien moindre que lors des quatre précédentes flambées épidémiques. Souche moins virulente ? C’est probable. Immunité acquise au contact des précédentes souches ? Hypothèse solide. Effet de la couverture vaccinale ? Sans conteste. Face au nouveau visage de l’épidémie, les discours jusque-là les plus alarmistes s’adoucissent (lire
ci-contre). D’autant qu’aujourd’hui, les contaminations régressent. Il faut remonter au 2 décembre 2021 pour trouver trace d’un indicateur plus bas dans les départements du Var et des A.-M.
Pas de transfert en réa depuis deux mois
Aux manettes des hospitalisations pour Covid dans tout le département des Alpes-maritimes, le Pr Michel Carles se réjouit « qu’aucun malade sévère dans le service des maladies infectieuses du CHU n’a dû être transféré, depuis 2 mois, en service réanimation quand, au plus fort de la crise, cette situation se présentait plusieurs fois par semaine ».
Les malades Covid ne représentent « plus » que 30 % des patients hospitalisés dans les services de maladies infectieuses. En dépit de cet état des lieux plutôt optimiste, la peur continue pourtant d’habiter une frange de la population, jeunes et moins jeunes, même en bonne santé. L’infectiologue comprend
ces inquiétudes. « Nous avons été soumis à un stress très important pendant 2 ans. Jamais dans l’histoire récente une épidémie n’a autant bouleversé les sociétés. Il n’est pas surprenant que le mot Covid continue de générer du stress. Mais si l’on n’avait pas vécu mars 2020, on appréhenderait différemment la situation actuelle, avec Omicron. On le considérerait comme un agent infectieux qui circule et peut entraîner des hospitalisations et des formes graves, voire des décès parmi les plus fragiles, mais sans que ça n’impacte de façon excessive la santé publique. »
Que pense-t-il dès lors des personnes qui continuent de respecter des règles devenues caduques ? « La population est davantage impliquée dans la prévention, et c’est heureux. »
L’arrivée de nouveaux variants n’étant pas exclue, il se dit aussi favorable à des rappels vaccinaux, selon un calendrier à définir. « Restons humbles, nous n’avons pas toutes les réponses. Ce que l’on sait, c’est que le vaccin ça marche et que l’immunisation n’est pas définitive. »