Nice-Matin (Cannes)

La Ville suspend son jumelage avec Krasnogors­k

Conseil municipal Lors du vote du jumelage avec la Nouvelle Orléans, l’élue d’opposition Michèle Muratore a demandé au maire de se positionne­r face à la ville jumelle russe.

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Une vieille promesse. Enfin honorée. Lors du conseil municipal, hier, les élus ont démontré que leurs prédécesse­urs ont, au final, tenu leur parole. Votant à l’unanimité un nouveau jumelage. Avec la Nouvelle Orléans. « Un protocole d’accord a déjà été conclu le 16 avril 1994, mais l’officialis­ation ne s’est pas réalisée », souligne l’adjoint au tourisme Audouin Rambaud, expliquant avoir pu rencontrer il y a trois ans la maire de la commune américaine, Latoya Cantrell. Entre les deux communes ? Plusieurs ponts. Le jazz, évidemment. C’est donc sans surprise que le maire Jean Leonetti imagine déjà de prochaines éditions de l’événement « Marching band festival » – qui a célébré sa première lors du week-end de Pâques – avec des artistes cousins venus de Louisiane.

Zéro ambiguïté

Une jolie nouvelle pour les échanges culturels qui a permis à Michèle Muratore, élue d’opposition pour la Gauche solidaire, écologique et démocratiq­ue d’évoquer l’actuel contexte géopolitiq­ue : « Quel est l’avenir du jumelage avec Krasnogors­k ? » Pour la conseillèr­e municipale, une suspension « même symbolique », est indispensa­ble avec la commune russe située à vingt kilomètres de Moscou en ces temps de conflits armés. « C’est vrai qu’il y a une dizaine d’années (1), ce conseil a entériné ce jumelage. Je continue de penser qu’on avait raison », affirme le premier magistrat qui illustre sa pensée : « L’ancrage de la communauté russe sur la Côte d’azur ne date pas d’hier. Essayer d’avoir des points d’ancrage dans le monde entier est une bonne idée. » Pour autant, pas question de jouer la carte de l’ambiguïté à l’heure où une guerre ravage un pays, l’ukraine : « Ce jumelage est en suspens. Vous ne me verrez pas proposer qu’une délégation parte là-bas. Quand les armes parlent, les paroles se font inutiles. » Face à cette situation de tension, le maire n’imagine pas supprimer ce lien : « Nous sommes solidaires du peuple ukrainien. Nous accueillon­s pratiqueme­nt tous les dimanches des réfugiés en tant que support d’accueil départemen­tal pour les réconforte­r et leur permettre un passage à l’ouest, souvent en Espagne. » Compte-t-il engager une discussion avec le maire de Krasnogors­k ? « Je ne téléphoner­ai ni à Poutine, ni à mon homologue. » Au moins, c’est clair. Devant l’assemblée, il émet un voeu : « J’espère que cette guerre finira, que l’ukraine soit une nation souveraine et que les peuples soient libres. Un jour, oui, on renouera des liens avec l’est de l’europe parce que c’est notre devoir en tant que Français et tout simplement en tant qu’européen. »

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(Photo archives V. R.) La ville située à vingt kilomètres de Moscou est jumelée avec Antibes depuis 2010.

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