Au Rouret, les antennes sont dans le viseur de la mairie
Elus et opérateurs télécoms se sont réunis pour une harmonisation des installations. Le maire propose une mutualisation afin d’éviter l’anarchie.
Stop à la prolifération anarchique des antennes » c’est le message du maire de la commune, Gérald Lombardo.
Une réunion destinée à l’harmonisation de l’installation des antennes réseau 4 et 5 G sur la commune s’est tenue tout récemment. Autour de la table : le maire donc, les représentants des différents opérateurs : Aurélia Audra pour Orange, Laurent Drancourt pour Bouygues, Matthieu Mosnier et Stéphane Barry pour Free, Olivier Chicha pour SFR. Le député Eric Pauget était également présent.
État des lieux : trois antennes !
Deux antennes existent déjà sur le territoire : une première, qui regroupe l’ensemble des opérateurs de téléphonie sans fil au sommet du bois communal. Celle-ci, jusqu’à ce jour, couvre l’ensemble des besoins des usagers. Une deuxième a été installée par Bouygues Telecom récemment le long de la route départementale au quartier des Moulins, après accord du propriétaire privé. Une troisième, située à moins de 50 mètres de la seconde, après entente financière entre Free et les propriétaires, serait susceptible d’être installée dans ce même quartier des Moulins. Face à cette situation les riverains, soucieux d’éventuels effets nocifs et mécontents de voir leurs paysages défigurés, se sont réunis en collectif pour empêcher la création de la 3e antenne Free au quartier des Moulins.
La solution alternative
Lors de cette réunion le maire a proposé aux 4 opérateurs une solution alternative par la création d’une ou deux antennes porteuses des matériels des quatre opérateurs sur le coteau du bois communal. « J’appelle à une réflexion portant sur la création de sites antennaires et à une mutualisation avec l’ensemble des opérateurs hors des « quartiers pavillonnaires », comme, en position sommitale au sein des grands hectares du site coteau communal, situé en amont du village ». En réponse l’opérateur Free a précisé que « ce secteur ne permet pas de couvrir l’ensemble des usagers de la commune. Il est nécessaire d’implanter de nouvelles antennes en divers points pour satisfaire essentiellement notre clientèle. »
Les opérateurs prêts à mutualiser
Sur une commune comme celle de la taille du Rouret (4 200 habitants), les représentants des quatre sociétés ont ajouté qu’ils avaient besoin en moyenne de 2 à 3 antennes par opérateur, soit au global sur un écart de distance de 1 000 à 2 000 mètres un solde de 12 antennes. Des antennes qui doivent mesurer 12 mètres de haut pour être efficaces et sur lesquelles il faut ajouter encore 6 m de hauteur par opérateur supplémentaire dans un souci de mutualisation. Enfin ce qui assurément reviendrait à créer des monuments de technologie d’environ 18 m pour 2 opérateurs, 24 m pour 3 opérateurs et 30 m pour 4 opérateurs réunis. Les fournisseurs de réseau se disent prêts à étudier la mutualisation leurs antennes mais se posent alors la question « doit-on privilégier une antenne de 30 m de haut ou 4 antennes de 12 m ? »
En conclusion
Pour l’avenir Gérald Lombardo souhaite avant toute nouvelle implantation d’antenne, qu’une réelle concertation se déroule avec l’ensemble des opérateurs pour harmoniser les demandes, mutualiser les besoins et privilégier certains emplacements. Les représentants des quatre opérateurs se sont dits prêts à agir dans l’intérêt commun et à fournir leur carte de couverture à la commune de manière à ce que soient réellement étudiés les secteurs de regroupement et d’implantation des futurs sites antennaires.
« Les maires sont dos au mur » Eric Pauget
De son côté, le député Eric Pauget, a tenté de dégager des pistes de réflexion, de régulation, de concertation et de soutien à l’ensemble des maires de France «les maires sont « dos au mur » a-t-il déclaré « en particulier les maires des petites communes. Ils sont démunis face à leur population, avec comme seule arme de défense des règles dans les PLU, et ne peuvent malgré tout qu’augmenter la contrainte réglementaire pour retarder l’installation d’antennes, mais nullement s’opposer à leur multiplication ».