50 civils évacués de l’usine Azovstal de Marioupol
E «n m’adressant aux habitants de la région de Kherson, j’aimerais dire encore une fois que la Russie est là pour toujours. On ne doit en avoir aucun doute », a déclaré hier Andreï Tourtchak, premier adjoint au président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) et secrétaire du conseil général de ce parti.
C’est la première fois qu’un haut responsable russe annonce l’intention de Moscou de rester dans les territoires pris par l’armée russe depuis le début de l’opération en Ukraine le 24 février.
La Russie a jusqu’ici soutenu que l’un de ses objectifs principaux était de «dénazifier » son voisin.
« Il n’y aura aucun retour vers le passé. Nous allons vivre ensemble, développer cette région riche, riche de son patrimoine historique, de son peuple qui habite ici », a assuré Andreï Tourtchak.
Le rouble introduit ?
Selon lui, la Russie va aider la région de Kherson, comme elle aide déjà les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, autoproclamées dans l’est de l’ukraine et dont Moscou a reconnu l’indépendance. Tous les anciens combattants résidant sur ces territoires, qui ont participé à la Seconde guerre mondiale, vont recevoir des cadeaux et se verront verser des primes de la part du président Vladimir Poutine, à l’occasion du 9 mai, jour où la Russie célèbre la Journée de la Victoire sur l’allemagne nazie, a-t-il indiqué. Andreï Tourtchak a également annoncé la prochaine ouverture d’un centre logistique russe d’aide humanitaire à Kherson. Ce centre, qui sera mis en place par Russie unie, va s’occuper
Plusieurs panneaux de signalisation routière en russe ont été installés aux alentours de la ville de Marioupol, remplaçant ceux en ukrainien et en anglais. Le ministère des Transport de ce territoire a annoncé le remplacement des panneaux d’entrée des agglomérations de la région, publiant des photos d’ouvriers démontant ceux bilingues en ukrainien et anglais pour notamment de la livraison des produits d’alimentation et de première nécessité et des médicaments.
La ville de Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première et à ce jour la seule ville d’importance ukrainienne dont les Russes aient pris complètement le contrôle depuis le début de leur offensive le 24 février. Ils en ont revendiqué la prise le 3 mars. L’administration russe de cette ville côtière a déjà annoncé son intention d’y introduire le rouble pour remplacer la monnaie ukrainienne. les remplacer par des noms en russe. Cette semaine, le chef-adjoint de l’administration présidentielle russe, Sergueï Kirienko, s’est rendu à Marioupol et dans sa région. « À chaque étape, il y a eu des discussions avec la population, qui veut avoir confirmation que la Russie est revenue pour toujours » ,a commenté le dirigeant des séparatistes, Denis Pouchiline, qui l’accompagnait.
Cinquante civils ont été évacués hier, grâce à un nouveau convoi, de l’immense usine Azovstal, la dernière poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol (sud-est), a annoncé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. « Nous avons réussi ce vendredi à faire sortir 50 femmes, enfants et personnes âgées d’azovstal. Ce samedi matin, nous poursuivrons l’opération d’évacuation » ,a annoncé Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Elle a accusé les forces russes d’avoir « violé constamment » le cessez-le-feu décrété par Moscou le temps des évacuations. « L’évacuation a donc été extrêmement lente », a-t-elle précisé.
Plus tôt hier, le régiment Azov, qui défend l’immense aciérie où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens de Marioupol, a accusé les troupes de Moscou d’avoir visé une de ses voitures participant à l’opération d’évacuation de civils, tuant un soldat.
Les évacuations se déroulent sous l’égide de L’ONU et du Comité international de la Croix-rouge (CICR) et ont commencé le week-end dernier, permettant à près de 500 civils de fuir, selon Kiev. L’ONU et le CICR avaient annoncé jeudi après-midi avoir envoyé un nouveau convoi à Azovstal, où il resterait encore des centaines de militaires, dont beaucoup de blessés, et des dizaines de civils, selon la municipalité. La prise d’azovstal permettrait à Moscou de revendiquer le contrôle total de Marioupol, port stratégique à la pointe sud du Donbass qui comptait près de 500 000 habitants avant la guerre mais a été dévasté par deux mois de bombardements.