Nice-Matin (Cannes)

Une soirée pas comme les autres

Un quart de siècle plus tard, L’OGC Nice défie Nantes, au Stade de France, et rêve d’une nouvelle Coupe de France, la 4e de son histoire.

- A SAINT-DENIS, VINCENT MENICHINI Photos : Sébastien BOTELLA

Il s’agit d’une oeuvre à parachever, d’un soir de déificatio­n pour Dante qui ne mérite rien d’autre que de soulever ce somptueux trophée dans le ciel de Saint-denis teinté de rouge et de noir et, bien sûr, d’un moment charnière dans l’histoire d’un club qui n’a pas l’habitude de vivre des instants si exaltants.

Hier, hormis Morgan Schneiderl­in et Jordan Amavi, les joueurs niçois ont découvert le Stade de France, son immensité, sa piste d’athlétisme recouverte d’une bâche bleue, pour le dernier entraîneme­nt du reste de leur vie. Un quart de siècle que le peuple de Nice attend ce rendez-vous comme aucun autre, une finale de Coupe de France, en clair, à la portée de tous, dans une enceinte rugissante avec plus de 20 000 choeurs niçois. On vous imagine en train de lire les lignes de votre journal préféré, qui ne ment jamais à ses fidèles, et vous accompagne jusqu’à Paris, dans un train, en avion, en bus, en voiture ou à pied, ivres, peut-être, de fierté, c’est une évidence, et de joie, on l’espère plus que tout, sur les coups de 23 heures, ce soir.

Pour les joueurs, rien n’est plus enivrant qu’un objectif de conquête, devant les leurs, leurs proches et leurs enfants, qui rejoignent Paris dans la journée dans un avion spécial affrété par le club, et donc devant vous, massés par milliers dans l’un des virages du Stade de France à hurler « Nissa la Bella » parce qu’il n’y a en effet rien de plus beau, à part un coup de casque de Delort, une chevauchée de Thuram ou un tacle de Todibo.

Les coachs connaissen­t le chemin

Plus de deux mois après la qualificat­ion contre Versailles et le chef-d’oeuvre de Gouiri, dont le talent a été mis en sourdine depuis, le Gym de Christophe Galtier défie le FC Nantes d’antoine Kombouaré, deux coachs français, amoureux de la Coupe et de leurs joueurs, qui ont eu le privilège, déjà, de connaître un soir de liesse au Stade de France, ce qu’ils n’ont jamais oublié. Ils sont les seuls dans ce cas puisqu’aucun joueur des deux camps n’a encore eu ce privilège.

Niçois et Nantais l’ont, ce soir, à portée de mains, leur rappelant l’aspect éphémère, voire unique, d’une finale et, donc, de fêter une ligne à leur palmarès.

Pour les Nantais, le dernier trophée remonte à 2001, un titre de champion de France, qui n’échappe désormais au PSG qu’une fois tous les dix ans, tout comme la Coupe de France, d’où il a été exfiltré par le Gym en huitième de finale. Après tout ce chemin parcouru, les Niçois ne sont plus qu’à une marche de la gloire et d’une reconnaiss­ance éternelle. Ils n’ont pas toujours été beaux à voir cette saison mais ils le seront pour les 25 prochaines années, et bien plus encore, s’ils le font. Le faire, c’est donc vaincre Nantes, après 90 minutes, 120 minutes ou même après une séance de tirs au but, avec ou sans la manière, qu’importe, ne resteront que la communion, la transe et la folie d’une nuit unique et argentée. Car s’il y a bien quelque chose qui ne bouge pas dans le football, c’est cette phrase, « Une finale n’est belle que lorsque la victoire est au bout », valable depuis des siècles, que Galtier, d’une sérénité contagieus­e depuis le début de la semaine, n’a cessé de rabâcher à ses hommes.

Si, par bonheur, c’est le cas, le coach deviendra le premier Français à faire le triplé Championna­t/coupe de France/coupe de la Ligue avec trois clubs différents. Il pourra être fêté dignement, en compagnie de ses joueurs, le lendemain sur la Promenade des Anglais pour un défilé empli de symboles, de partage et d’amour. Réveillez-nous !

 ?? (Photos Sébastien Botella) ?? Christophe Galtier passe son message depuis le Stade de France.
(Photos Sébastien Botella) Christophe Galtier passe son message depuis le Stade de France.
 ?? ?? Gouiri, Thuram, Bard, Boudaoui et Schneiderl­in prennent leurs marques au SDF.
Gouiri, Thuram, Bard, Boudaoui et Schneiderl­in prennent leurs marques au SDF.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France