Nice-Matin (Cannes)

Cyprien, le rire jaune

Contents de le revoir à un bon niveau après une période de blessures, les Niçois qui ont côtoyé Wylan n’oublient rien de son talent. Mèfi à la patte de l’ancien Aiglon sur coup de pied arrêté.

- WILLIAM HUMBERSET

Débutera, ou pas ? Wylan Cyprien était encore en balance avec Samuel Moutoussam­y dans le onze nantais à quelques heures du coup d’envoi. Et ce n’était pas pour déplaire à tout le monde. « Je suis content pour lui de le revoir à ce niveau après ses blessures. Mais j’aimerais qu’il ne débute pas le match », rigole Frédéric Gioria.

Cyprien ensoleilla­it le jeu à Nice. Le milieu reprend doucement des couleurs à Nantes (25 matchs, 1 but, 3 passes). Au contact d’antoine Kombouaré, il retrouve des repères. Une relation de confiance qu’ils avaient nouée à Lens, lorsqu’il était capitaine à 21 ans des Sang et Or. C’est tout ce qu’il avait perdu avec Patrick Vieira, et qui a encouragé en 2020 son départ en catimini de la Riviera. Aux portes de l’équipe de France lors d’une « première saison hors normes » (Gioria, 2016-2017), mais foutue en l’air par une terrible blessure au genou, le milieu a quitté le club par la fenêtre en 2020. Critiqué pour un manque de sérieux hors terrain, il a été banni de vestiaire profession­nel après une centaine de matchs (109) sur lesquels il avait été décisif près d’une fois sur trois (23 buts, 12 passes). « Il méritait une autre sortie après ce qu'il avait donné pour Nice, souffle Adrien Tameze, autre joueur écarté en compagnie de Christophe Herelle par le champion du monde 98. D’autant plus qu’on avait franchemen­t construit une bonne relation avec le coach à son arrivée. On était soudé. »

Vieira le citait pour cadre, Wylan régulait le jeu et régalait le vestiaire par sa joie de vivre, son franc-parler et sa qualité sur coup de pied arrêté. « Ils se livraient une belle compétitio­n à l'entraîneme­nt avec Mario Balotelli », sourit Tameze, qui s’éclate à Vérone. Cyprien, prêté par Parme, ne pouvait pas végéter en Serie B, selon Fred Gioria. « Orientatio­n, prise d’infos, jeu vers l’avant... Wylan était déficient sur un peu tous ces points à son arrivée à Nice. Il s’est inspiré de Mika Seri, qui était lui un génie là-dessus. Ila emmagasiné. Depuis, je n’ai plus retrouvé un milieu qui savait aussi bien se projeter vers l’avant, où jouer avant même de recevoir le ballon... » Pourvu qu’il ne le retrouve pas en face, ce soir.

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(Photos Pqr/ouest France)
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