Nice-Matin (Cannes)

Une ambiance de folie

Bruyants dès leur arrivée à la gare de Lyon en début d’après-midi, les fans niçois ont marqué cette finale de leur empreinte. Plus nombreux, les Nantais ont haussé le ton au fil du match...

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Et soudain les Niçois ont débarqué. En masse. Descendus bruyamment d’un long train attendu avec impatience par les supporters déjà présents. Gare de Lyon, 14h30. Le brouhaha ambiant a été chassé par l’ambiance venue de la Côte d’azur. Chants, pétards et fumigènes ont rempli l’espace. Normal, la Populaire Sud a pris place. Surveillée de près par les forces de l’ordre, forcément. Mais sans débordemen­t à signaler. L’hôtesse de la gare a quand même tenu à rassurer tout le monde avec une annonce dans les enceintes. « Mesdames et messieurs, merci de ne pas prendre en compte les détonation­s en gare. Il s’agit de supporters. » Déjà chauds, les Niçois.

« On y croit, tout le monde y croit, a confié Pascal, arrivé de Brest la veille du match pour pousser le Gym. Je sens un élan, on n’a pas vu ça en 2006. Se retrouver à 20 000 pèlerins avec le même but, c’est beau. Ça va un peu plus loin que le match de foot. »

« Il y a un match ce soir ? »

Un gros contingent s’est ensuite retrouvé en ville aux abords de la gare. Surprenant pour le voisinage. Des badauds accoudés aux fenêtres de leur appartemen­t, aux interloqué­s loin de comprendre ce qui se tramait au beau milieu du 12e arrondisse­ment. « Qu’est-ce qu’il se passe ? Il y a un match ce soir?» , interroge une personne âgée. Affirmatif, Madame. Et le Gym est déjà dans la place.

À cette heure-là, le coup d’envoi était pourtant encore lointain. Le Stade de France aussi. Saint-denis, ce n’est pas la porte à côté. Pas grave, ils sont là pour ça. Patienter. Encourager. S’égosiller. Tenir le coup jusqu’au petit matin s’il le faut. « Tout le monde est bien chaud », sourit un jeune supporter, occupé à discuter sur un trottoir avec quelques amis. « J’avais 11 ans en 2006 pour la défaite face à Nancy. C’est encore un souvenir difficile, mais là on est confiant. » Quelques minutes plus tard, un autre train teinté de rouge et noir est entré en gare de Lyon. Une flopée de fans supplément­aires venus faire monter la chaleur, avec un Nissa la Bella entonné à son tour dans le hall. De quoi filer quelques frissons même au dernier des profanes. La majorité des supporters s’est ensuite dirigée à proximité du Stade de France, plus précisémen­t au square Diderot. Les travées se sont quant à elles remplies progressiv­ement à partir de 18h. Soit trois heures avant le coup de sifflet. L’olympique Lyonnais a tout juste eu le temps de soulever sa coupe Gambardell­a, remportée en fin d’après-midi face à Caen, que Mèfi a débarqué de son coin de tribune.

Mèfi et tifos

Avec Fabrice Mauro au micro et leur plus bel emblème dans le ciel francilien, les Aiglons se sont sentis comme chez eux même à 1000 kilomètres de la Côte. Si l’impression visuelle a semblé donner un bel avantage aux supporters nantais, parés de jaune et vert, les fans du Gym ont dignement répondu. Les refrains traditionn­els se sont fait une place dans la Capitale. Les tifos aussi, comme le veut la tradition.

À la grande voile représenta­nt un bateau voguant sur les flots déployée par la Brigade Loire sur les trois anneaux, la Populaire Sud (exbrigade Sud) a répondu par une bâche plus modeste avec son emblème et des bandes rouges et noires sur le dessus de la tribune. Honnêtemen­t ? Ça en jetait ! Et puis l’ambiance est encore montée d’un cran. A la 9e minute, le camp nantais a fait grimper les décibels à la gloire de son ancien buteur Emiliano Sala, disparu tragiqueme­nt en janvier 2019. Une vraie performanc­e vocale.

Le mur jaune frappe fort

Soyons francs, la tribune jaune dans son ensemble a frappé fort. Sur quelques chants, les supporters des Canaris ont presque éclipsé le côté niçois. Encore plus à l’entame de la seconde période, quand le ballon de Merlin est venu toucher la main de Boudaoui dans la surface pour offrir un penalty

Consultant pour France Télévision, Eric Roy a commenté la finale hier soir. L’ancien entraîneur du Gym décrypte la rencontre et notamment l’arbitrage, qu’il a trouvé très sévère avec les Niçois.

Comment avez-vous trouvé cette finale ?

Déjà j’ai trouvé l’ambiance exceptionn­elle. On a vu deux belles équipes qui ont livré un match très équilibré, se sont rendues coup pour coup. Mais elles ont manqué souvent de justesse dans les phases de vérité et c’est pour ça qu’il n’y a pas eu plus de buts. C’est un match qui s’est décidé sur un coup du sort, sur ce penalty... On ne devrait pas gagner ou perdre des finales de Coupe de France de cette façon. J’ai du mal à comprendre les règlements.

Soit toutes les mains sont condamnabl­es et c’est penalty, mais on dit que si le ballon est à bout portant, ce n’est pas penalty... On ne comprend rien, c’est à l’appréciati­on de l’arbitre. Pour les Niçois, c’est vraiment très dur à encaisser. au FCN après 14 secondes de jeu. Blas a trompé Bulka et le virage nantais s’est embrasé.

Amine Gouiri a bien tenté d’exhorter la foule après un corner obtenu par les Aiglons peu avant l’heure de jeu, mais la balance a sérieuseme­nt peiné à s’équilibrer dans les travées. Logique, le Gym n’a pas su emballer la partie. Fatalement, le temps a filé en faveur des hommes de Kombouaré.

Et avec lui les derniers espoirs des Aiglons se sont envolés.

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(Photo AFP) Les supporters niçois ne sont pas passés à côté de leur finale, eux. Quel spectacle !
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