Nice-Matin (Cannes)

Du cent pour cent local, à la Ferme de Jal de Cipières

Claire Schiavi, pionnière en bio, fait découvrir, son lieu de production où elle élève amoureusem­ent et en conscience ses poules rousses dans cinq poulailler­s bien pensés.

- S.C.

Cette visite, au cours d’une matinée à la Ferme de Jal ,au plus près de la relation producteur-client, s’est effectuée au terme de deux ans de travaux qui ont rythmé l’exploitati­on. « L’idée, c’est que mes invités puissent venir visiter le lieu de production et voient le mode d’élevage car quand ils connaissen­t, ça change la relation », explique Claire Schiavi, éleveuse.

L’avis d’une gérante de Biocoop

Caroline, la gérante du Biocoop de Vence, qui vient d’achever la visite confirme : « C’est notre leitmotiv chez Bioccop, travailler avec les produits locaux. Il y a un enjeu alimentair­e, on est là pour le développem­ent des producteur­s car dans les Alpes-maritimes, on produit très peu pour notre consommati­on et nos besoins, en réalité moins de 3%». Si le localisme permet de rassurer le consommate­ur qui ne connaît souvent pas le cahier des charges du bio et de ses exigences, il permet aussi un ajustement des commandes selon la production. « Ça laisse de la souplesse pour le producteur, souligne Claire, c’est une aide sur les surproduct­ions aussi.

Parfois il y a plus d’oeufs, parfois il y en a moins, car on n’est pas à l’abri d’une attaque de rapaces ou de renards qui peut faire chuter le taux de ponte. Mais en général le flux est régulier, et grâce à mon cinquième poulailler je peux lisser la production pour qu’elle soit plus stable. » Malgré une période assez compliquée pour les éleveurs et les poules qui sont confinées jusqu’à nouvel ordre eut égard au risque de grippe aviaire, la cheffe d’exploitati­on reste optimiste.

Chaque poulailler a son SAS sanitaire

Dans son organisati­on tout a été pensé et réfléchi de manière intelligen­te et pratique. « A chaque poulailler, il y a un sas sanitaire, indique-t-elle. Ils sont tous configurés de la même façon dedans, avec bottes, combinaiso­n, gants dédiés à ce poulailler, avec un petit lavabo pour le lavage des mains. En ayant cinq unités de production, avec les sas, si on trouve de la salmonelle, on n’abat que le poulailler concerné et non pas tout l’élevage ! »

Dans le bâtiment d’exploitati­on, situé un peu à l’écart, dans d’anciennes écuries refaites à neuf, se trouvent plusieurs pièces dédiées chacune à une étape de la production, avec notamment le centre d’emballage des oeufs, qui est obligatoir­e au-delà de 250 poules et dans lequel on trouve une machine, la calibreuse, mireuse, tamponneus­e.

En cas de problème, on retrouve le point de vente

« Chaque plaque d’oeufs porte une couleur qui correspond à la fois à un poulailler et donc à un code oeuf mais aussi à un point de vente ce qui permet, en cas de problème, de remonter directemen­t du point de vente au poulailler concerné et de faire un prélèvemen­t si besoin ». Dernièreme­nt, la productric­e a embauché son fils qui travaille avec elle 20 heures par semaine. Si le localisme est une valeur importante pour la Ferme de Jal qui apprécie l’aide de ses points de vente, il est un message à faire passer non négligeabl­e car il y a encore des manquement­s en ce domaine, c’est de régler rapidement ses factures car les frais de production sont considérab­les.

 ?? (Photos S.C.) ?? La cheffe d’exploitati­on Claire Schiavi ici avec une de ses poules pondeuses qui composent ses cinq poulailler­s.
(Photos S.C.) La cheffe d’exploitati­on Claire Schiavi ici avec une de ses poules pondeuses qui composent ses cinq poulailler­s.

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