Vainqueur par KO
Malmené pendant 35 minutes, le RCT s’est remis dans le match après une échauffourée. En battant les London Irish (19-18), les Toulonnais s’offrent une demie face aux Saracens.
Parlez avec quelques anciennes gloires du RCT, ils se remémorent aisément des belles empoignades qui ont soulevé Mayol. Celle de la 36e minute, hier, aura certainement une petite place dans l’histoire du club. Dans ce quart de finale face aux London Irish, les Toulonnais ont ainsi fait sonner le réveil pour décrocher la victoire (19-18) et s’offrir une demifinale face aux Saracens, samedi prochain (21 heures). Cela, après une longue période d’apathie durant laquelle les Anglais, avec notamment un essai sur ballon porté, menaient 10-0.
Un déclic nommé Serin
« On a été très plat en première mi-temps. Je n’ai pas senti beaucoup d’énergie. On n’a pas eu la possession lors des 30 premières minutes. Forcément, on a couru après eux en permanence. On a été dominé dans les impacts, on a reculé devant et derrière. Dès l’échauffement je ne sentais pas mes mecs dedans », détaillait Franck Azéma. Alors, Baptiste Serin a endossé le costume de coucou pour sonner les cloches de ses coéquipiers. Après une faute au sol des Anglais, le demi de mêlée se chauffait avec un troisième ligne des Irlandais de Londres. Avant quelques chamailleries. Le déclic ? « Nous manquions d’agressivité, je ne pensais pas que ça allait nous réveiller autant. Mais je commençais en avoir marre que l’on se fasse marcher dessus» , expliquait Serin. Le numéro 9 tapait d’ailleurs en touche, dans un grand sourire, au moment de répondre si oui ou non il avait déclenché volontairement cette escarmouche. «Ça nous remet dans le match. Derrière, on récupère des pénalités avant la mi-temps, la mêlée reprend le dessus… », analysait de son côté le capitaine Charles Ollivon.
Ollivon à l’expérience
Le capitaine, qui selon les mots de Franck Azéma, a su trouver les mots à la pause pour remobiliser les troupes. Et c’est d’ailleurs le troisième ligne qui a permis au RCT de prendre les devants juste avant l’heure de jeu. Au terme d’une belle action collective, Ollivon s’échappait d’un ruck à l’entrée des 22 adverses pour aller inscrire son deuxième essai de la saison dans cette compétition. Une réalisation tout en lecture de jeu de la part du Basque. « Si je suis le dernier du regroupement, je suis en jeu, sinon je suis pénalisable. Je sens que je vais partir. Au moment d’y aller, je recule un peu pour ne pas être hors-jeu et je mets la main sur le ballon pour pas que Baptiste ne le sorte et je démarre », détaillait Ollivon face à la presse, à l’issue de la rencontre. Requinqués, les Toulonnais comptaient jusqu’à six points d’avance au tableau d’affichage sur les London Irish grâce au pied de Louis Carbonel (1913 à la 67e). C’était sans compter sur le coup d’éclat de ce match. Un essai de 80 mètres signé Henry Arundell, jeune ailier des London Irish. « J’ai récupéré le ballon sur ma ligne, j’ai vu qu’un espace s’ouvrait et ensuite, j’ai couru... Quand le ballon m’arrive, bien sûr que j’y crois. Il y avait un espace, j’ai foncé, en me disant que je verrais où cela allait me mener... Par chance, j’ai pu aller au bout », souriait-il dans les travées de Mayol. Les Toulonnais, spectateurs de cet exploit individuel, se seraient bien passés de ce coup d’éclat. « On ne communique pas bien avec Aymeric (Luc) ,il est extérieur, moi intérieur. On doit défendre à deux. Après, on est à la 75e minute du match, lui vient de rentrer, il nous fout une accélération...», révélait Baptiste Serin. Reste maintenant à plonger les joueurs dans les cabines de cryothérapie jusqu’à samedi prochain et le match face aux Saracens qui s’annonce encore un cran au-dessus. Mais les hommes de Franck Azéma ont de la ressource.