Ces pépites dénichées par les archives municipales
Sports nautiques dans les années trente, lutte contre une maladie de l’oeillet dans les années 1980... Deux nouveaux films rares sur le patrimoine de la cité mis à la disposition de tous.
Les images en noir et blanc tressaillent un peu. Le ton du commentaire est un peu nasillard et le fond musical suranné. Mais la magie opère : on plonge avec curiosité dans Les sports de la Riviera, documentaire réalisé dans les années 1930 par Lucien Rigaud et remis au goût du jour par les archives municipales qui poursuit son enrichissement du fonds des documents numérisés, notamment l’audio-vidéo. Toujours liés à l’histoire de la cité des Remparts, à son patrimoine, les films sont accessibles par tous via internet.
Marcher sur l’eau
Les sports de la Riviera font voyager de la piscine-plage de l’eden Roc, où des téméraires s’exercent, du haut d’un plongeoir, à plonger dans les vagues, jusqu’à la piscine du domaine des Aspres, à Biot. Là, on assiste aux prouesses du champion de France Poussard et d’autres pointures du plongeon et du crawl : taris et Lennad.
Puis, direction Juan-lespins, berceau du ski nautique. Le sport roi ! clame la voix. L’homme a enfin réalisé son rêve : marcher sur l’eau. Tractés par d’élégants Riva, les athlètes, hommes et femmes, se jouent des vagues, franchissent des tremplins, parfois sur un seul ski, en réalisant des figures de style, en esquissant des pas de danse... On est saisi par leur grâce et leur technique. On reconnaît les décors au milieu desquels les Zimmerman, Parisot, Le Bihan, Braxton, Romans et autre Shirer, champions de la glisse, évoluent : Palm Beach, île Sainthonorat... Tiens, un hydravion vient de se poser ! Tiens, un skieur est tracté par la mâchoire ! Le film dure seize minutes et on est transporté dans la France, joyeuse et insouciante, de l’entre-deux-guerres.
L’oeillet niçois manquait de tenue
Autre époque et autre sujet. Le saviez-vous ? Dans les années 1980, une rude bataille est menée contre un champignon microscopique qui met à mal la production locale d’oeillets. C’est ce que raconte le film en couleurs réalisé par Claude Antonini, pour l’institut national de recherche agronomique (INRA). À Antibes, la jolie fleur, l’oeillet niçois, cultivée traditionnellement sur des restanques, à partir de repiquages, a dû déjà céder le pas, au milieu des années 1950, à une variété américaine cultivée, elle sous serre et qui a une meilleure tenue. Mais, celle-ci est sensible aux maladies, dont la furiosede, le fameux champignon qui vit dans la terre. Le film détaille toutes les méthodes de lutte mises en place, fruit de recherche menée par L’INRA et les établissements Barberet et Blanc, basés à Antibes, pourvoyeur au niveau mondial de boutures et qui a réalisé un croisement entre l’oeillet niçois et l’oeillet américain. Désormais, dans les serres qui à l’époque sont encore nombreuses à Antibes, les cultures sont hors sol pour éviter tout contact avec la terre contaminée, les bassins d’eau, qui servent à l’arrosage, sont couverts pour éviter les poussières... Des boutures saines sont multipliées en laboratoire. C’est l’avènement de la vitro culture.