Nice-Matin (Cannes)

Halte Verte : clap de fin pour la crèche associativ­e ?

À Valbonne, les élus ne conservero­nt pas la structure, aujourd’hui accueillie dans un bâtiment municipal qui sera bientôt en travaux. Employés et parents se battent pour sa survie.

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Quand j’ai appris que l’on devait fermer en juin 2023 et que la Ville n’avait pas d’autre local pour nous accueillir, j’étais sous le choc. » Jean-michel Paris est le directeur administra­tif de la crèche Halte Verte, une haltegarde­rie gérée par une associatio­n de parents créée en 1991 et hébergée dans des locaux municipaux de Valbonne, dans le quartier de l’île Verte (1). « Il s’agit de la dernière crèche associativ­e dans le départemen­t dont la gestion est assurée à 100 % par les parents. On ne comprend pas pourquoi on ne veut plus de nous. Le problème, c’est qu’aujourd’hui nous n’avons pas le budget pour la liquidatio­n. Il faut faire des licencieme­nts économique­s, etc. Ça coûte très cher. Et si on doit fermer la structure, ça veut dire que l’on devra tout recréer à partir de zéro. Nous avons des emplois à côté… C’est quelque chose de dantesque. Nous sommes très peinés car il y a une absence totale de dialogue. »

Fermeture programmée en juin 2023

La nouvelle a récemment été évoquée en conseil municipal. Le maire, Joseph Cesaro, avait alors évoqué une proportion équivalent­e à 20 % d’enfants résidant à Valbonne. Et que cela posait problème sachant que la structure était soutenue financière­ment par la commune uniquement. « C’est faux. Sur 17 familles, 8 sont de Valbonne. Et d’autres travaillen­t à Valbonne. Sachant que le nombre de familles valbonnais­es n’a jamais été un élément qui entrait dans la balance. Et si Valbonne nous accueille à titre gracieux, nous obtenons des subvention­s à parts égales à Valbonne et à Biot, ainsi que, dans une moindre mesure, à Roquefort-les-pins. » Hortense Tavano, parent et présidente de la crèche associativ­e, regrette évidemment la fermeture. Elle met en avant le côté pratique de la structure en comparaiso­n des crèches municipale­s. « C’est une vraie solution pour les parents qui n’en ont pas. Moi je suis arrivée en février 2020 vers des structures municipale­s mais c’était trop tard. Il n’y avait pas de place. Or, je voulais que ma fille aille en crèche pour la sociabilis­er. Et j’ai trouvé la halte-garderie. C’est beaucoup plus flexible et on peut y entrer en cours d’année sans difficulté. Ici, les parents votent tout. Les décisions, les budgets, etc. » Même constat pour Patricia Hedge, trésorière et également parent. Pour elle, une fermeture est aberrante : « Je ne trouve pas ça normal. Cette petite structure est vraiment super. Je pense que cela suscite une petite jalousie. Or, c’est une richesse pour la commune. » 1. La Halte Verte est une halte-garderie associativ­e, ou crèche associativ­e. Les parents, qui votent toutes les décisions, sont membres de l’associatio­n et intervenan­ts auprès des enfants, avec un minimum de quelques demi-journées par mois. Un parent et deux agents encadrent donc constammen­t les enfants, au nombre de onze ou douze maximum. Le tout, sachant que le taux d’encadremen­t légal est largement respecté (un agent pour 7 enfants maximum).

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(Photo J. T.) Jean-michel Paris, au centre, est le directeur administra­tif de la petite crèche.

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