Nice-Matin (Cannes)

Julien Benneteau : « On a été coupé dans notre élan »

- MALO COMOR

Depuis une vingtaine d’années, des anciens joueurs sont sollicités par des chefs d’entreprise pour témoigner de leurs expérience­s de sportif de haut niveau et d’encadremen­t basées sur le management et la formation. C’est ce qui explique la présence de Julien Benneteau, ancien tennisman et actuel capitaine de l’équipe de France féminine de Fed Cup sur la foire de Brignoles ce mardi 10 mai.

Son profil intéresse, lui qui a connu une grande carrière dans un sport individuel, qui a gagné également des titres en double et en équipe de France comme joueur et entraîneur. Benneteau est venu apporter son expérience de manager et expliquer comment gérer les individual­ités dans un groupe pour en faire une équipe. Le récit du contentieu­x entre Caroline Garcia et Kristina Mladenovic est un cas d’école. Nous sommes en 2019, Julien Benneteau reprend les rênes de l’équipe. Les deux joueuses ne se parlent plus depuis trois ans, Garcia n’est plus dans l’équipe. Le nouveau capitaine décide de la rappeler et réussit à enterrer la hache de guerre entre les joueuses. On connaît la suite de l’histoire, la France gagnera la Fed Cup.

Un management gagnant auquel même Yannick Noah n’était pas parvenu.

Trois ans plus tard pourtant, la France s’apprête à jouer un dernier barrage en novembre prochain pour rester dans l’élite.

« Il faut retrouver une équipe au complet »

Pourquoi cette dégringola­de ? La jeunesse de l’équipe ? Julien Benneteau tente une explicatio­n : « Ce n’est pas forcément la relève, l’équipe est quasiment la même. En 2020, on a été coupé dans notre élan parce qu’il y a eu ce covid. En 2021, il y a eu un changement de formule du tournoi et en 2022 on joue contre l’italie avec deux filles qui font partie du top 50 mondial et moi j’ai trois ou quatre forfaits. Il faut arriver à retrouver une homogénéit­é et une équipe au complet et on verra à ce moment-là .»

Alcaraz en modèle

Julien Benneteau a-t-il vraiment confiance en ses nouvelles joueuses françaises qui commencent à s’imposer dans le tennis mondial ? Comme pour illustrer ses doutes, il évoque une jeune joueuse de 19 ans appelée en équipe de France l’année dernière et qui exprime clairement son manque d’implicatio­n lors de son premier entraîneme­nt avec l’équipe. Déçu, il ne sent pas alors la motivation et la fierté chez sa joueuse. Sa solution ? L’entraîneur prône un retour à une éducation stricte, une formation plus rigoureuse des jeunes joueurs. Il prend comme modèle le jeune prodige Carlos Alcaraz qui a su très bien s’entourer, notamment avec Juan Carlos Ferrero comme entraîneur et qui règne en ce moment sur le tennis mondial. Les chefs d’entreprise de l’assistance semblent d’accord sur cette jeunesse sans pugnacité et sans plus aucun rêve en tête.

Le Toulonnais Sean Cuenin a « une très belle frappe de balle »

Une lueur d’espoir pourtant lorsqu’il évoque le jeune toulonnais de 18 ans Sean Cuenin, « J’ai joué contre lui hier (lundi), c’est un très bon joueur, qui a une très belle frappe de balle. Il commence à gravir les étapes, il doit vraiment continuer à travailler, à s’acharner tous les jours et à jouer chaque match à fond pour continuer à progresser. » Ses inquiétude­s sur cette jeunesse qu’il n’estime pas à la hauteur ne lui font pas entrevoir un avenir positif pour le tennis français dans les prochaines années.

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(Photo Franck Muller) Le capitaine de l’équipe de France féminine de tennis était mardi à Brignoles. Pour échanger avec des entreprene­urs.

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