Il avait refusé la 2e dose : la justice ordonne sa réintégration à Vence
« C’est une victoire, un vrai soulagement », souffle Lorenzo Pringere. Veilleur de nuit à la clinique « Les Cadrans solaires » à Vence, il était l’un des milliers de membres du personnel hospitalier en France à être suspendu pour non-respect de l’obligation vaccinale contre la Covid-19, instaurée en septembre par le gouvernement. «Pas de salaire, considéré comme un pestiféré, les enfants à nourrir… Ces derniers mois ont été durs. Mais c’est fini », raconte-t-il sobrement. Depuis le 15 octobre, ce père de famille de 39 ans vivotait. Il avait refusé la deuxième dose de vaccin : « Je ne suis pas contre la vaccination, mais deux injections en trois semaines, comme ça, du jour au lendemain, sans savoir… »
« Une décision exceptionnelle »
Par décision du 6 mai, le conseil des prud’hommes de Grasse vient d’ordonner sa réintégration. Et a condamné son employeur à lui verser la totalité de ses salaires perdus. « C’est une décision exceptionnelle, très importante, qui peut faire jurisprudence », salue son avocate Me Martine Baheux, du barreau de Nice. « Cette loi est un délire, elle pénalise beaucoup de gens, y compris ceux qui n’avaient aucun contact avec des malades potentiels. »
Lorenzo Pringere doit donc reprendre son poste. Le jugement est exécutoire, mais pas définitif. « Nous appliquerons la loi comme nous l’avons toujours fait », assure, pour la clinique, le directeur de la Fondation santé des étudiants de France (FSEF), Philippe
Lescarret. Qui se dit, cependant, «unpeu surpris » par cette décision : « Nous avons toujours été dans les clous. Nous n’avons aucun grief professionnel contre cette personne. Nous n’avons fait qu’appliquer la loi. Nous sommes une fondation à but non lucratif et nous nous réservons le droit de déposer un recours. »