Nice-Matin (Cannes)

Unité SGP Police : « Le peuple demande une justice plus ferme »

Le premier syndicat chez les gardiens de la paix a tenu son conseil national à Son secrétaire général fait le point sur des sujets brûlants comme la réponse pénale et l’usage des armes.

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Plus de 200 délégués d’unité SGP Police, premier syndicat chez les gardiens de la paix, se sont réunis au Centre universita­ire méditerran­éen (CUM) de Nice pour leur conseil national annuel. Grégory Joron, secrétaire général depuis onze mois, arrive dans un départemen­t qui revendique un millier d’adhérents. À six mois des élections profession­nelles, ce syndicalis­te réputé modéré fait le point sur des sujets brûlants comme l’emploi des armes, la formation des policiers et les réponses pénales.

Que vous inspire le retrait de la candidatur­e aux législativ­es de Taha Bouhafs ?

Ce monsieur avait été condamné pour injure à caractère raciste contre Linda Kebab, l’une de nos déléguées. Il a fait appel. Je trouvais un peu surprenant néanmoins qu’un parti politique encourage une telle candidatur­e à la députation.

La police a-t-elle été, selon vous, un enjeu de la campagne présidenti­elle ?

Pas tant que cela. On a beaucoup parlé de sécurité pendant le quinquenna­t ; les candidats, eux, en ont assez peu parlé. Notre syndicat a pourtant été consulté par l’ensemble des partis politiques, hormis La France insoumise. C’est difficile de discuter avec ce parti tant le discours de son leader est choquant, outrancier.

Lors du tir d’un policier sur le pont Neuf, à Paris, après un refus d’obtempérer (deux morts), certains policiers ont revendiqué « une présomptio­n de légitime défense ». Choquant, non ?

Le policier a été mis en examen pour homicide volontaire. Je n’ai pas les éléments qu’a le juge d’instructio­n. Je constate que ce policier n’est pas suspendu, qu’il n’est pas interdit d’exercer son métier. La qualificat­ion de meurtre, qui a pu choquer des collègues, n’est pas essentiell­e à ce stade de l’enquête. En policier républicai­n, je ne combats pas le système judiciaire. Nous estimons qu’à partir du moment où nous avons le monopole de l’usage de la force légitime, il serait judicieux que des magistrats spécialisé­s, qui connaissen­t les armes ou l’état psychologi­que d’un policier qui riposte, traitent nos procédures et le fassent rapidement. Des collègues attendent cinq ou six ans sous contrôle judiciaire avant d’être jugés : ce n’est pas normal.

Faut-il réformer L’IGPN ?

De l’extérieur, certains pensent que l’inspection générale de la police est laxiste. A l’intérieur, c’est le contraire. Ça me paraît finalement équilibré. Toutes les administra­tions possèdent une inspection.

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(Photo Ch. P.) Grégory Joron, secrétaire national d’unité SGP Police, et Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemen­tal pour les Alpes-maritimes.

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