Nice-Matin (Cannes)

LIBERTÉ, ÉGALITÉ

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Un enfant si je veux, quand je veux. Et si les hommes, demain, s'emparaient de ce slogan emblématiq­ue des combats des féministes des années soixante ? Victimes du poids des mentalités, de peurs diffuses autour de leur virilité, ils sont encore très peu nombreux à recourir à l’une ou l’autre des méthodes de contracept­ion disponible­s pour eux. L'idée d'une sexualité sans procréatio­n est aujourd’hui bien ancrée dans la tête des femmes. Plus question pour elles de devenir mère sans le vouloir. Les nombreux moyens de contracept­ion à leur dispositio­n, la légalisati­on de l'avortement, permettent d'éviter que des enfants non désirés voient le jour. Et lorsqu'elles décident d'interrompr­e une grossesse ou d'accoucher sous X, il ne leur est pas exigé d'avoir le consenteme­nt du géniteur. Évidemment. C'est le fameux droit à disposer de son corps, fondement historique et acquis majeur de l'émancipati­on des femmes. Mais quid des hommes ? Combien sont confrontés à des paternités non désirées ? Rencontre d'un soir, escapade extraconju­gale, manoeuvre d'une femme en mal de maternité, peuvent les conduire, faute d'avoir pris les précaution­s suffisante­s, à se retrouver en situation de devenir le père d'un enfant issu d'une relation sans amour. Quand la femme peut choisir de garder ou pas l'enfant, eux doivent se soumettre à sa décision. La contracept­ion masculine ne se résume pas à une remise en question de la domination des mâles. Pas plus qu’à une (seule) évolution féministe de répartitio­n de la charge contracept­ive. Elle est aussi l’expression d’une liberté. La liberté de choisir de ne pas (plus) être père. Ça s’appelle l’égalité.

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