La Finlande et la Suède sur le point de rejoindre l’otan
La première a officialisé hier sa candidature ; la seconde devrait le faire rapidement, le parti au pouvoir ayant dans la foulée tranché en ce sens. Une rupture avec une longue tradition de non-alignement.
C’est un petit séisme géopolitique : conséquence directe de l’invasion russe de l’ukraine, la Finlande a annoncé hier sa candidature à l’otan, et la Suède est en passe de la suivre.
Si la décision de la Finlande était acquise depuis plusieurs jours déjà, bien qu’encore non formellement officialisée, la position de la Suède était plus incertaine. Mais dans une inversion de sa ligne de toujours, le parti social-démocrate au pouvoir a finalement choisi de soutenir une adhésion, sous réserve que le pays n’abrite pas de base permanente de l’otan ni d’armes nucléaires.
Une candidature commune avec la Finlande est « le mieux pour la Suède et sa sécurité » ,a ainsi affirmé la Première ministre Magdalena Andersson après une réunion extraordinaire du parti. Elle se rendra aujourd’hui au Parlement pour « s’assurer d’un large soutien » des députés. C’est seulement ensuite que l’exécutif se prononcera, même si le résultat ne fait désormais guère de doute.
La Finlande, de son côté, doit faire avaliser aujourd’hui sa candidature par son propre Parlement, mais une majorité fleuve est acquise. « C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre », a affirmé le président Sauli Niinistö. De fait, ce choix rebat largement les cartes dans la région et, au-delà, dans la relation de l’europe avec le Kremlin, car cela va rallonger de plus de 1 300 kilomètres la frontière entre l’otan et la Russie.
Les membres de l’alliance doivent toutefois d’abord trouver un compromis avec la Turquie, qui en fait aussi partie et qui reproche à la Suède et la Finlande une trop grande indulgence visà-vis du Parti des travailleurs du Kurdistan, bête noire de Recep Tayyip Erdogan. Mais Ankara a « clairement indiqué son intention » de ne pas s’y opposer, a assuré le secrétaire général de l’otan, Jens Stoltenberg.