Choc et colère aux USA après une tuerie raciste
Un jeune suprémaciste blanc a tué dix personnes, presque toutes afro-américaines, dans un supermarché de l’état de New York. Il a laissé un « manifeste » et s’est filmé.
Sous le choc, les habitants de la ville de Buffalo, dans l’état de New York, à la frontière entre les États-unis et le Canada, ont rendu hommage hier aux victimes de la tuerie raciste perpétrée la veille par un suprémaciste blanc.
« Certains d’entre nous sont très en colère ce matin », a lancé le pasteur T. Anthony Bronner, lors d’une veillée devant le parking du supermarché Tops où ce jeune homme, équipé d’un fusil d’assaut et d’un gilet pareballes, a fait feu samedi après-midi avant d’entrer dans l’établissement et d’y commettre un carnage. Dix personnes sont mortes et trois autres blessées, selon le dernier bilan. Onze étaient des personnes noires et deux étaient blanches, dans ce quartier majoritairement afro-américain.
Diffusé en direct pendant deux minutes
Le tueur, identifié comme Payton Gendron, 18 ans et habitant le sud de l’état, portait une caméra et a diffusé son crime en direct sur Twitch. La plateforme de streaming, propriété d’amazon, a assuré avoir supprimé le contenu « deux minutes » après le début de sa diffusion.
Après avoir commis son massacre, le jeune homme a pointé son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de finalement se rendre aux forces de l’ordre. Selon un mode opératoire devenu macabrement familier au fil des attentats commis par l’extrême droite dans plusieurs pays, un « manifeste » de 180 pages à caractère raciste a été diffusé par le tireur sur Internet avant les faits, selon les médias américains. Ce texte indiquerait notamment, selon le New York Times qui a pu le consulter, que le tueur a été « inspiré » par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-zélande.
« Terrorisme intérieur »
Le président américain Joe Biden a aussitôt dénoncé cette attaque, rappelant que « tout acte de terrorisme intérieur, y compris un acte perpétré au nom d’une idéologie nationaliste blanche répugnante, est contraire à tout ce que nous défendons en Amérique ».
Poursuivi pour « meurtre avec préméditation », le jeune homme a plaidé non-coupable lors d’une première comparution devant un juge, a rapporté le New York Times .La justice fédérale américaine a de son côté indiqué considérer cette attaque comme un « crime motivé par la haine et [comme] une affaire d’extrémisme violent à motivation raciale », une qualification susceptible d’entraîner de dures condamnations.