Nice-Matin (Cannes)

Un pôle santé dédié à la femme à la clinique du Palais

L’établissem­ent de santé propose une offre de soins dans le traitement des affections gynécologi­ques. L’endométrio­se, maladie enfin reconnue, fait l’objet de toutes les attentions.

- MAXIME ROVELLO mrovello@nicematin.fr

Non, avoir mal pendant les règles, ce n’est pas forcément normal. L’endométrio­se touche une femme sur dix en âge de procréer. Il s’agit d’une maladie gynécologi­que où la muqueuse dans l’utérus, qu’on appelle endomètre, ne s’évacue pas complèteme­nt par le vagin durant les règles mais remonte et se développe dans les trompes. Il peut même atteindre d’autres organes, causant de vives douleurs à chaque cycle au moment des règles. Cela provoque, aux endroits où le tissu se trouve, des lésions, des nodules ou des kystes. Cette maladie peut être également la cause d’infertilit­é.

En plus d’être douloureus­e, l’endométrio­se est mal diagnostiq­uée. Il peut se passer plusieurs mois, voire années, entre les premiers symptômes et la confirmati­on du diagnostic. Si on parle de plus en plus de cette maladie, c’est parce que le gouverneme­nt a dévoilé en début d’année une stratégie nationale de lutte contre l’endométrio­se. Un plan qui voit l’attributio­n d’une allocation de 20 millions d’euros pour la recherche sur la maladie (elle ne dispose pas encore de traitement curatif), une aide de 4,5 millions d’euros par an afin d’améliorer les parcours de soins et la mise en place d’actions de sensibilis­ation.

L’importance du diagnostic précoce

La clinique du Palais à Grasse s’est alignée sur la stratégie nationale en réservant un pôle dédié à la femme au sein de l’établissem­ent. À l’intérieur des murs, les soignants expliquent que ce sont les premières douleurs et les interrogat­ions de la patiente qui déclenchen­t la visite. « Le signe clinique principal, ce sont les règles douloureus­es mais pas uniquement. Avec la fertilité, ce sont les deux motifs d’inquiétude. La douleur, c’est subjectif. On peut avoir de l’endométrio­se sans avoir de douleur, explique le Dr Thomas Popowski, gynécologu­e obstétrici­en.

« L’important, c’est le diagnostic précoce, ajoute le Dr Charlotte Vermersch, chirurgien gynécologi­que et sénologue. Il y a un gros retard sur ce sujet, mais c’est en train de changer. Les patientes sont aujourd’hui très informées, via des associatio­ns notamment. »

Une fois le diagnostic établi, la première idée est de stabiliser l’évolution des lésions. Pour cela, l’arsenal thérapeuti­que est assez large. Des pilules existent pour créer une atrophie de l’endomètre. Plus de gonflement, plus de règles et donc plus de douleur. La meilleure option, car il n’est pour l’heure pas possible d’en guérir. « Cette maladie est de plus en plus présente. Il nous faut devenir spécialist­e de l’endométrio­se. Si c’est pris en charge précocemen­t, le simple fait de prescrire une pilule va arrêter l’évolution de la maladie et potentiell­ement empêcher une chirurgie », poursuit le Dr Charlotte Vermersch.

Tout un réseau de médecins spécialisé­s dans l’endométrio­se s’est constitué avec le temps.

Ce dernier invite parfois les patientes à faire usage de la médecine alternativ­e. Des nutritionn­istes, des kinés, mais aussi le yoga et l’hypnose peuvent être envisagés pour soulager les douleurs.

Clinique du Palais, 25 avenue Chiris, à Grasse. Infos : 04.97.01.15.40.

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Les Dr Charlotte Vermersch et Thomas Popowski reçoivent très régulièrem­ent de patientes atteintes d’endométrio­se au sein de la clinique du Palais à Grasse.
(Photo Patrice Lapoirie) Les Dr Charlotte Vermersch et Thomas Popowski reçoivent très régulièrem­ent de patientes atteintes d’endométrio­se au sein de la clinique du Palais à Grasse.

Newspapers in French

Newspapers from France