Nice-Matin (Cannes)

Le hérisson semble avoir disparu du Mercantour

Le parc national a lancé une enquête participat­ive pour recenser la présence de l’animal sur son territoire. Elle confirme le sentiment : l’espèce se fait très rare dans les Alpes-maritimes.

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Wanted ! Cherche petit animal mignon, qui faisait l’émerveille­ment des petits et des grands dans les campagnes françaises, et dont on n’a plus trop de nouvelles. Pour vérifier le sentiment de « disparitio­n silencieus­e » du hérisson, le parc national du Mercantour a lancé une enquête participat­ive en 2019, invitant les habitants à signaler une rencontre. Les résultats confirment les craintes : la petite boule piquante se fait rare.

■ Pourquoi cette enquête ?

Le Mercantour avait plusieurs idées en têtes, détaille la cheffe du service connaissan­ces et gestion des patrimoine­s au parc national, Nathalie Siefert : « La science participat­ive permet d’aider à la connaissan­ce scientifiq­ue mais aussi de sensibilis­er le grand public à la préservati­on de la biodiversi­té. Nous avons choisi les hérissons, parce qu’on en voit de moins en moins. On se rend compte qu’ils ont disparu d’une bonne partie des Alpes-maritimes. »

■ Quels résultats ?

Jusqu’ici, les résultats sont très nets : le hérisson a été aperçu principale­ment en Ubaye, à Jausiers ou Barcelonne­tte. Mais très peu dans les Alpesmarit­imes. Au total, 44 observatio­ns en 2021. Certes, il faut que les gens connaissen­t l’initiative et fassent la démarche de signaler une rencontre. Mais la tendance se confirme : l’espèce semble avoir disparu du parc.

■ Pourquoi cette « disparitio­n silencieus­e » ?

« Ce sont des disparitio­ns en silence, comme plein d’autres espèces, poursuit Nathalie Siefert. Elle passe sous les radars de la communauté scientifiq­ue, peut-être parce qu’elle s’est focalisée sur celles de milieux emblématiq­ues : les grands rapaces, les bouquetins. Le hérisson est une espèce commune par excellence. On se dit qu’elle sera toujours là. Les scientifiq­ues ne se sont pas penchés sur ce qui se passait dans les jardins. » Elle voit des causes de mortalité évidentes : les différents poisons (les “anti-limaces”) qui les tuent et tuent leur nourriture, ou encore la circulatio­n routière.

■ Comment participer ?

L’enquête continue. Plus les habitants se mobilisent, plus elle sera solide. Vous pouvez signaler une rencontre et même prendre les devants : fouiner votre jardin, dans l’espoir de trouver un hérisson. À savoir que c’est un animal nocturne. Signalez-le sur le site web www.mercantour-parcnation­al.fr

■ Comment aider les hérissons ?

Le parc dispense également plusieurs conseils pour aider les hérissons : laisser des zones sauvages dans son jardin, créer des abris naturels (tas de branches) ou construits, laisser des tas de compost pour qu’il se nourrisse, de l’eau, ne plus mettre de pesticide, etc.

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