À Cagnes, des lapins sèment la pagaille
À première vue, c’est plutôt mignon. Agréable même à voir gambader sous les fenêtres. Mais le phénomène risque fort de devenir problématique.
À Cagnes, des riverains ont constaté la présence de nombreux lapins au niveau du 138 avenue de Nice. Un îlot qui se développe au fil des semaines autour du chantier du futur parking relais du tramway. Alertés, plusieurs bénévoles d’associations locales se sont rendus sur place. Ils pointent une situation complexe à gérer. « On a interrogé le voisinage. Ces lapins sont en liberté, personne ne s’en occupe », plante une bénévole de l’association UPA 06 (Urgence pour un animal). Comment se sont-ils retrouvés là ?
L’euthanasie, prochaine étape ?
«Il y a eu un gros effet de mode, pense Anne, de l’association Rien que pour eux. Plein de gens en ont pris chez eux et on assiste à un nombre hallucinant d’abandons. Dans des poubelles, dans des parkings, etc. À Cagnes, il pourrait s’agir d’un abandon sur des espaces verts. »
D’abord peu nombreux, ces lapins domestiques se reproduisent et le problème s’intensifie. Les associations en dénombrent aujourd’hui une cinquantaine autour du chantier. « Ils commencent à squatter partout, alerte une bénévole de l’association No name. On reçoit des signalements quasiment tous les jours. On a contacté le Lido [une résidence proche, ndlr] pour savoir si on pouvait les attraper sur leur terrain, ils ne sont pas d’accord. Les touristes trouvent ça mignon de les voir se promener sur la pelouse. Mais ils vont manger l’herbe, creuser des tunnels, et peut-être provoquer des accidents de voiture. »
« D’ici quelques mois, il y en aura des centaines »
D’autant qu’ils semblent être de plus en plus nombreux. « Les lapereaux se reproduisent au bout de trois mois, poursuit cette même bénévole. Si on n’intervient pas maintenant, à la fin de l’année il y aura tellement de lapins qu’on devra les euthanasier. On ne pourra pas les faire adopter. »
Certains habitants du Lido s’inquiètent, eux aussi. « J’habite au rez-de-chaussée, je sors de mon jardin et je les vois, constate une dame. (...) Je ne veux pas qu’on fasse du mal à ces lapins, je ne veux pas qu’on les tue. Il faut que la mairie aide les associations. »
C’est visiblement là que le bât blesse. Les bénévoles suggèrent de contrôler la reproduction en stérilisant certains lapins. La municipalité assure être à l’écoute (lire par ailleurs) mais les réponses apportées ne sont pas jugées à la hauteur des espérances par une partie des bénévoles. «Onneveutplus intervenir tant qu’on n’aura pas l’aide de la ville, appuie Anne, de l’association Rien que pour eux. On intervient quand il y a un blessé, c’est notre devoir. Mais on ne peut pas prendre en charge la stérilisation. D’ici quelques mois, il y en aura des centaines. Ils commencent à être blessés et malades. Le problème est énorme. »
Stérilisation, vaccins et soins coûteraient environ cent euros par lapin selon les structures associatives. Les personnes pouvant apporter une aide ou souhaitant adopter un lapin peuvent se manifester (1).
◗ Au 06.14.63.21.16.
Adjointe déléguée à la cause animale, Marie Rofidal a apporté des éléments sur ce dossier.
« Quand les ouvriers ont commencé à remuer la terre avec les bulldozers pour les travaux du parking relais, il y avait ces lapins. Les terriers ont été chamboulés. Ils ont migré vers le Lido. » Une résidence privée.
« J’ai contacté le syndic, poursuit l’élue. J’attends une réponse cette semaine. On est en relation avec les associations, on fait au mieux pour mettre en oeuvre les actions. » Reste à savoir si la Ville pourra mettre les moyens financiers pour réguler la situation. « C’est compliqué d’avoir l’équipement nécessaire pour capturer les lapins. Il faut qu’on soumette une requête aux services concernés par la situation au nom des associations et des riverains. »