Il coupe son bracelet électronique pour retourner en prison
Pour s’être rendu coupable d’évasion après une dispute avec sa compagne, un jeune Flayoscais écope de six mois de déténtion.
Il ne faut pas le prendre au mot, Nicolas. Car le bientôt trentenaire, impulsif, n’hésite pas à employer les grands moyens pour parvenir à ses fins. Quitte, après, à regretter son geste. « C’est absurde, avoue le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Draguignan. J’ai réfléchi trop tard. Mes actes ont dépassé ma pensée. » Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, Nicolas se dispute avec sa compagne.
Suffisamment fort pour qu’il décide, dans un premier temps, de quitter leur appartement flayoscais, dans le Var, vers deux heures du matin pour aller « s’enfiler une dizaine de Get 27 dans la crêperie d’en bas ». « Parfois il vaut mieux partir pour éviter de dire de trop grosses bêtises », poursuit le prévenu.
Quatre infractions horaires
Problème : depuis une (énième) condamnation pour conduite sans permis, il est astreint au port d’un bracelet électronique et doit respecter certains créneaux horaires s’il veut sortir de son logement. Une détention à domicile sous surveillance électronique qui permet au mécanicien de pouvoir continuer à travailler mais aussi de profiter de sa petite dernière, née il y a deux mois à peine.
Mais à son retour au domicile conjugal, l’alcool aidant, la dispute reprend. Nicolas perd alors le sens des réalités. « Je lui ai dit que si elle était mieux sans moi, je coupais mon bracelet. »
Il ne faut pas le tenter, Nicolas. Ni une ni deux, il se saisit d’une paire de ciseaux et sectionne son « boulet ». Trois minutes après, la maison d’arrêt de Draguignan l’appelle. « Mais au lieu d’attendre les gendarmes, il a expliqué que cela ne servait à rien de venir le chercher. Qu’il reviendrait chez lui le lendemain après-midi », détaille l’auditrice de justice Charline Hamon.
Comparution immédiate
Parole tenue. Et détention provisoire illico avant une audience de comparution immédiate pour évasion et destruction d’un bien destiné à l’utilité publique. « Ce n’est pas la première fois que vous avez un souci avec un bracelet électronique », note pour sa part le président Jean-louis Galopin. « Mais la première fois (en 2021, Ndlr) , je ne l’avais pas enlevé. Je continuais à conduire, en fait. » Ces derniers mois, le juge d’application des peines avait constaté quatre infractions horaires et comptait convoquer Nicolas pour une mise au point.
« Il manque surtout de maturité, tente d’expliquer son avocat, Me Gilles Ordronneau. Ce jeune homme a du mal à apprécier la règle et le but de la règle. Il veut punir sa compagne en coupant le bracelet et en partant en prison. Mais c’est surtout luimême, et ses deux enfants, qu’il punit. »
Il ne faut pas provoquer la justice, Nicolas. Le jeune homme aura six mois de détention, derrière de vrais barreaux, pour y réfléchir.