Casa : E. Mèle et J.-B. Mion suspendus de délégations
Par souci de « clarification », le président de l’agglo, Jean Leonetti, a décidé de retirer les délégations des deux maires affiliés à la majorité présidentielle. Durant le temps des élections.
On s’attendait à une réaction lundi. Mais en politique, comme sur son compte Twitter, Jean Leonetti n’est pas du genre à tirer le premier. Son truc, c’est plutôt de viser. C’est donc 72 heures après le conseil communautaire – qui s’est tenu sans allusion à ce sujet –, que le président de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis est passé à l’action. «Je ne souhaite pas créer de polémique, là n’est pas l’idée , indique l’intéressé d’emblée en avançant : Mais des clarifications sont nécessaires. » La cible ? Jean-bernard Mion et Eric Mèle. Les maires de La Collesur-loup et de Gourdon se présentent tous deux aux législatives sous la bannière Ensemble !Seretrouvant davantage dans le discours d’horizons d’édouard Philippe, les deux élus se rapprochent ainsi de la majorité présidentielle – tout comme Christian Estrosi l’a fait en décembre dernier en annonçant son ralliement à la formation de l’ancien Premier ministre. Pas une position des plus confortables au sein d’une agglo présidée par le maire d’antibes, ponte des LR.
« Refonder le pacte de confiance »
D’autant plus lorsque l’on se présente, comme Eric Mèle, en face de son successeur à l’assemblée nationale, le député sortant de la 7e circonscription, Éric Pauget. Bref, ce n’est pas commun. Encore moins dans cet organe qualifié d’hermétique à la politique partisane.
Ainsi, son président a pris une décision : « Pour lever toute ambiguïté, préserver la cohésion au sein du bureau et l’équité entre les candidats, j’ai décidé de suspendre les délégations des vice-présidents concernés qui ne pourront, pendant la campagne électorale, s’exprimer au nom de la Communauté d’agglomération Sophia-antipolis. » Ça, c’est dit.
Depuis quelques heures, donc,
Eric Mèle n’a plus la main sur la gestion des déchets, tout comme Jean-bernard Mion se retrouve éloigné du schéma de cohérence territoriale.
Mais ce qui coince aux yeux de Jean Leonetti, ce sont deux choses. D’abord, de faire face à des viceprésidents qui ont rejoint le bord macroniste « alors que des élus de la majorité présidentielle siègent déjà dans un groupe d’opposition au sein du conseil ».
Pour rappel, le groupe n’a pas bougé d’un pouce depuis le départ de François Zema qui le présidait. Outre ces potentiels mouvements à venir – ou non –, c’est la fameuse « simplification territoriale » qui infecte l’air. « Ces viceprésidents sont contraints, pour être candidats dans le nouveau parti présidentiel, à s’engager au travers d’une charte à soutenir la politique d’emmanuel Macron qui est favorable au projet de fusion de la métropole Nice Côte d’azur et du département des Alpes-maritimes », soutient-il en rappelant qu’une motion contre un tel principe a fait l’unanimité auprès de tous les maires.
C’est donc par un souci d’éviter
la confusion dans l’esprit de nos concitoyens » que Jean Leonetti réaffirme sa position : Les élections législatives ne doivent altérer ni le fonctionnement de l’agglomération ni son projet, qui a été validé par l’ensemble des maires. » Et ensuite ? Après les législatives, que se passera-t-il ? Un retour à la normale est-il envisagé ? «Ilconviendra, après les élections, de refonder le pacte de confiance qui nous unit dans le respect des engagements de chacun. »
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