« Notre leitmotiv : aider les femmes à se reconstruire »
Danielle et Patrick de Giovanni, cofondateurs du fonds DAPAT
DAPAT. Pour Danielle et Patrick de Giovanni. La première syllabe de leur prénom. Le nom du fonds de dotation qu’ils ont créé ensemble en 2020 au profit des femmes en détresse, SDF, ex-détenues, victimes de violences. Leur bébé. Comme glisse dans un sourire ce jeune couple de septuagénaires parisiens, mariés depuis deux ans. Lui, veuf, ex-magnat du capital investissement a amassé une belle fortune.
Elle, cheffe d’entreprise divorcée, fondatrice du réseau « Dirigeants », a toujours été sensible à la cause des femmes. Leur rencontre, il y a cinq ans, à 70 ans passés, n’a pas accouché d’une retraite en pantoufles…
Ils étaient à Cannes 48 heures pour assister à la lecture des scénarios de Parcours de femme, association qu’ils soutiennent financièrement.
Pourquoi créer ce fonds de dotation ?
Danielle : On a eu cette idée en mai 2020 pendant le confinement. On a un âge, des moyens financiers, le goût des autres. J’ai toujours été sensible à la cause des femmes.
Patrick : Touché par la situation des SDF, je voulais utiliser mon argent pour l’intérêt général. DAPAT est né de nos deux sujets de préoccupation.
Comment fonctionne DAPAT ?
Patrick : J’ai mis 9 M€ sur ce fonds qui travaille et rapporte entre 700 000 et 1M € par an : une somme annuelle que l’on apporte aux associations qui aident les femmes en détresse. On en a déjà repéré 40 en France. On en sélectionne une ou deux que l’on accompagne plus durablement. On organise aussi un concours annuel où l’on prime dix associations à qui on verse entre 10 000 et 15 000 € d’aides.
Parmi elles, Parcours de femmes à Cannes ?
Un des sponsors de l’association est parti. Nous l’avons remplacé à l’automne dernier.
Combien donnez-vous ?
15 000 €. La Quinzaine en actions, ce n’est pas juste : on donne un chèque et on s’en va. On est là. On va continuer à aider Parcours de femmes au moins trois ans.
Quel est l’intérêt de ces ateliers
« scénario » pour les femmes en difficulté ?
Danielle : Ils ont une vraie valeur thérapeutique. En mettant la lumière sur des choses difficiles, on les dépasse. On se répare. Ces courts-métrages nous ont vraiment pris aux tripes. C’est un exemple à dupliquer ailleurs.
Pourquoi s’investir ainsi ?
Les associations travaillent vraiment avec des bouts de chandelle. On le vit comme de l’entreprenariat social à but non lucratif. Cela embellit nos vies, nous donne beaucoup de joies. Et on rencontre des gens formidables.