J.-paul Camerano, dans la continuité du combat local
L’élu municipal grassois se lance dans la campagne des législatives dans la 9e circonscription. Malgré une candidate investie par Renaissance, il assure porter le projet présidentiel.
L’ancrage local, ça le connaît. Sans même évoquer Grasse, là où il est né et a grandi, Jean-paul Camerano a des histoires personnelles qui le rattachent à chacune des communes de la 9e circonscription des Alpes-maritimes. Cet « enraciné sur le territoire » s’était présenté aux dernières élections municipales à Grasse en 2020 et départementales en 2021 aux côtés de Dominique Fillebeen sur le canton de Grasse-2.
Ce développeur et chef de projet dans les énergies renouvelables entend faire de ce thème, et du photovoltaïque entre autres, son cheval de bataille. Si, toutefois, il réussit l’exercice du scrutin en juin prochain pour lequel il se présentera sans l’investiture, mais en portant le projet de la majorité présidentielle…
Après les élections municipales et départementales, vous vous lancez aux législatives…
Oui c’est la suite logique, la cohérence de mon combat politique local. C’est une élection nationale mais avec un fort ancrage local. Il doit y avoir une histoire entre le candidat et le territoire. Celle-ci ne démarre pas avec une campagne électorale mais elle se construit avec les années.
Michèle Tabarot, la députée sortante, est là depuis 20 ans…
Oui mais Michèle Tabarot c’est l’immobilisme grandissant. Depuis 20 ans, son bilan me paraît maigre.
Est-ce qu’elle a rendu compte aux habitants de la 9e circonscription ? Pas vraiment. Dominique Fillebeen, mon binôme lors des élections départementales et qui est ma suppléante aujourd’hui, l’avait battue au premier tour des élections législatives en 2017. C’est donc possible. Après 20 ans et quatre mandats, la démocratie a besoin de respirer et il y a besoin d’un nouveau souffle sur cette circonscription. Michèle Tabarot ne vient que très rarement au nord de cette dernière.
Elle est pourtant intervenue en faveur de l’hôpital de Grasse récemment.
Il y a ceux qui écrivent et ceux qui agissent. Celui qui a porté fortement les questions de budget de l’hôpital, c’est Loïc Dombreval. Et ce n’est même pas sa circonscription. Quand on est dans la majorité présidentielle, on est plus à même d’être entendu. C’est pareil pour la trajectoire nord-ouest (1), Michèle Tabarot a co-signé des courriers avec Jérôme Viaud.
C’est bien de faire des courriers mais où est-ce qu’on en est aujourd’hui ?
Vous étiez LR auparavant, qu’est-ce qui a changé ?
J’étais chez LR depuis l’époque où ça s’appelait L’UMP. Je suis membre de la France Audacieuse [NDRLR : mouvement présidé par Christian Estrosi] depuis 2017 et j’ai rejoint la majorité présidentielle en 2020. Aujourd’hui, on a du mal à déterminer la ligne de LR. Est-ce que c’est la ligne Pécresse ? La ligne Ciotti ? Quel est le projet ? Quand on se porte candidat, c’est pour un projet et pas contre quelqu’un. Moi je porte le projet présidentiel.
Quel est-il ?
C’est celui de l’activité, de l’économie, de la santé et répondre à la problématique du pouvoir d’achat. Et avec l’augmentation du prix de l’énergie, c’est aussi l’empreinte écologique qui nous concerne. Il y a cette volonté d’aller dans le sens de l’indépendance énergétique.
Il y a pourtant une candidate, Mayaa-patience Tudiesche, qui a été investie par Renaissance sur la 9e circonscription…
C’est un grand mystère pour moi. Je n’ai pas d’explication claire sur la raison de cette investiture. Je considère que c’est un parachutage et ce n’est pas cohérent pour moi. Je suis « majorité présidentielle », je porterai le projet, avec ou sans investiture. J’ai le soutien de la société civile et de certains élus locaux, c’est le plus important pour moi.
Si demain vous êtes élu, quelle est votre priorité ?
Je travaille dans le domaine des énergies renouvelables, j’ai des compétences que je souhaite porter au niveau national. Cela se traduirait par un projet de loi qui engloberait le photovoltaïque. Ce domaine peut participer à la redynamisation locale par l’implantation d’agriculteurs et l’instauration du pâturage sous panneaux. L’aspect économique est important aussi puisque ce système peut gonfler les budgets des petites communes. Ce n’est pas du folklore, c’est la réalité. Si la France consacrait
1 % de son territoire aux énergies photovoltaïques, elle serait quasiment autonome en énergie.