Borne : « On prendra le temps qu’il faut »
Pour son premier déplacement comme Première ministre, hier aux Mureaux, Élisabeth Borne a réfuté toute pression liée à la formation de son gouvernement.
«On ne va pas se mettre la pression de décider là, tout de suite, maintenant. On veut la meilleure équipe ». Voilà ce qu’a déclaré Elisabeth Borne, hier, lors de son premier déplacement de Première ministre aux Mureaux, dans les Yvelines, trois jours après sa nomination. « On prendra le temps qu’il faut pour avoir la meilleure équipe », a-t-elle ajouté devant la presse. « Évidemment, on n'est pas en train de traîner. Je peux vous assurer qu'on y travaille très étroitement », a insisté la Première ministre, qui s'était de nouveau rendue à l'élysée le matin pour travailler avec le président Macron à la formation de son gouvernement.
Égalité des chances et insertion des femmes
Dans les Yvelines, Elisabeth Borne a dédié sa première visite de terrain à une rencontre avec des associations oeuvrant en faveur de l'égalité des chances et de l'insertion des femmes, soulignant que ce serait aussi une grande cause du second quinquennat d'emmanuel Macron. En 2020, au même endroit, ce dernier avait déjà prononcé un important discours sur les promesses d’émancipation de la République, terrain sur lequel elle a donc continuer à colorer son début de mandat, avec le sujet de l’égalité femmes-hommes.
Dans la lignée de la passation de pouvoirs lundi avec Jean Castex, au cours de laquelle elle avait dédié sa nomination « à toutes les petites filles », elle a encouragé les jeunes filles rencontrées à savoir «rêver» et avoir « confiance en elles » ,etest revenue sur son propre parcours de vie « difficile ».
« Les sciences ont un côté rassurant »
« Je dois tout finalement à la République et à notre pays et donc c'est pour ça que ça me tient à coeur, cette chance qu'on peut avoir dans notre pays de réaliser ses rêves (..) malgré le fait qu'on n'a pas les réseaux, qu'on n'a pas les codes et qu'on n'a peut-être pas eu la bonne adresse », a souligné la Première ministre dont le père, ancien déporté, s'était donné la mort alors qu'elle n'avait que 11 ans. « Moi j’étais attirée par les sciences (...) Quand on a un parcours de vie difficile, ce qui est mon cas, les sciences, ça a un côté rassurant », a-t-elle raconté. « Et puis, j’ai eu aussi un rôle modèle, une maman qui s'est retrouvée toute seule à élever ses deux filles », a ajouté celle qui devint par la suite pupille de la nation, obtint une bourse d'études puis fut diplômée de Polytechnique.
Échangeant tour à tour avec des lycéennes, étudiantes ou jeunes entrepreneures, le Première ministre a ainsi martelé : « Le point de départ, c'est avoir un rêve et avoir confiance en soi. Et il ne faut surtout pas écouter ceux qui vous disent : “Ce métierlà ou cette voie n’est pas faite pour toi” ».
Au-delà des messages de motivation, elle en a aussi profité pour ironiser sur l'assurance des hommes dans le monde professionnel, tout en invitant à ne pas faire le lien avec la formation de son gouvernement. « À chaque fois que j’ai eu à recruter des gens (...) sans référence à une actualité du moment, vous êtes assez surpris de voir qu'il y a des messieurs qui vous disent “Je n'ai absolument aucun problème, je suis celui que vous cherchez” et vous dites “Ça ne m'avait pas sauté aux yeux” », s’estelle amusée. « Et puis, vous avez des femmes à qui vous devez dire “vraiment, vous êtes la bonne personne” et vous disent “ah non, franchement, il me manque beaucoup de choses”», a-t-elle déploré.