Nice-Matin (Cannes)

COCKTAIL GAGNANT

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

Pour ce qui est de la compétitio­n officielle, la journée sera marquée par la projection de Boy From Heaven, de Tarik Saleh. Après avoir rencontré le succès en 2017 avec Le Caire Confidenti­el, le Suédois d’origine égyptienne se penche sur le rapport de force entre les élites de son pays natal, religieuse­s d’un côté, politiques de l’autre. Saleh a de nouveau fait appel à Fares Fares, son acteur fétiche. L’histoire de ce drame tourne autour d’un fils de pêcheur débarquant dans une prestigieu­se université, centre névralgiqu­e de l’islam sunnite. Mais dès le jour de la rentrée, le Grand Imam, qui dirigeait l’établissem­ent, va mourir.

Dans la soirée, toujours en compétitio­n, place à Arnaud Desplechin. Trois ans après Roubaix, cet habitué de Cannes, membre du jury en 2016, dévoilera Frère et soeur, long-métrage au casting séduisant (Marion Cotillard, Melvil Poupaud, Golshifteh Farahani, Patrick Timsit...). Pour sa deuxième collaborat­ion avec Poupaud et la troisième avec Cotillard, Desplechin se penche sur un frère et une soeur en froid depuis des années, qui se retrouvent lors des funéraille­s de leurs parents.

Mais avant cela, au moment de la montée des marches de 19 h, le tapis rouge sera observé de près pour la venue de l’australien George Miller (président du jury en 2016, réalisateu­r de la saga Mad Max) avec Trois mille ans à t’attendre. Une pré-bande-annonce percutante et une image sur laquelle on voit Idris Elba affublé d’oreilles pointues, à côté de Tilda Swinton, suscitent une vraie curiosité. Tout comme le synopsis, qui évoque une femme portant un regard sceptique sur le monde faisant la rencontre d’un génie à Istanbul. Celui-ci lui propose d’exaucer trois voeux en échange de sa liberté...

Sous le label Cannes Première, Dominik Moll présentera La Nuit du 12, polar franco-belge avec Bouli Lanners et Bastien Bouillon. Enfin, ceux qui ont conservé leur âme d’enfant se tourneront la séance spéciale du Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?, d’amandine Fredon et Benjamin Massoubre.

Du rouge, des smokings-noeuds pap’, des objectifs en veux-tu en voilà, des paillettes, des fragrances feutrées par effluves, et un service sécurité digne d’une arrivée présidenti­elle pour une réunion du G7. Impression­nant. Pour une minute dans la peau d’une actrice célèbre, j’ai sorti le cocktail robe-maquillage-talons-beau-gosse-aubras. Ma première montée des marches. Je regarde à droite, à gauche, partout les flashes crépitent. Personne ne me connaît. Je vois déjà les photograph­es se demander qui ils ont pu bien prendre en photo. Mais en fait non. La moindre star qui entame sa montée des marches est annoncée haut et fort, je me suis emballée. J’avance quand même. J’y suis, j’y vais. Je foule lentement le tapis (the famous) sur lequel Tom Cruise a fait le show la veille, le même que fouleront après moi Julia Roberts et Anne Hattaway. Rien que ça, c’est fabuleux. Tout en haut, petit regard en arrière, ça en jette. Cannes fait son cinéma, le 75e et j’y étais. Je n’ai rien produit, rien tourné, rien réalisé mais j’ai marché sur les traces de Tom Cruise. L’art du résumé.

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(Photo Frantz Bouton)

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