Nice-Matin (Cannes)

Paul Belmondo : « Mon père suivait son instinct »

L’exposition Paris Match « Belmondo le magnifique » rend hommage au héros, à l’icône, à l’homme. Des clichés offerts cette saison au regard des clients de l’hôtel du Cap-eden-roc à Antibes.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Le sourire. Inimitable. Inoxydable. Présent sur presque tous les clichés. Une sélection de choix pour la nouvelle exposition Paris Match au sein de l’hôtel du Cap-eden-roc : « Belmondo le magnifique ». Hier, le palace du cap d’antibes – établissem­ent idyllique si cher au regretté comédien – a accueilli le vernissage de l’événement. Présents pour célébrer la mémoire de l’icône : la rédaction du magazine, mais aussi la famille de l’acteur et ses amis – comme l’antibois Mamo, restaurate­ur des stars, qui adorait célébrer son anniversai­re, quelle que soit la date, à chacune de ses visites. Montrant ainsi que chaque jour passé avec Bébel ne pouvait être qu’une fête. Dans cette assemblée, Paul Belmondo. Le seul fils de Jean-paul.

Que ressentez-vous devant ces clichés ?

C’est un bel hommage.

Il y a certaines photos que je ne connaissai­s pas. Après, bien sûr, je retrouve des souvenirs. Les tournages sur lesquels je l’ai accompagné, des souvenirs de vacances…

Chez vous, vous avez justement des photos de famille accrochées aux murs ?

C’est vrai que dans notre appartemen­t à Paris, on en a un peu partout. Tout comme dans nos maisons de vacances. Il est très présent.

Quelles valeurs vous a-t-il transmises ?

Le travail. Rien ne s’obtient sans rien. C’est peut-être un peu bateau ce que je vous raconte, mais quand on voit son parcours, cela fait sens. Il a toujours continué à y croire. Il y a aussi le fait de faire de sa passion son métier. On le retrouve beaucoup chez nous :

Alessandro qui est chef, Victor qui est acteur, je me suis consacré un temps au sport automobile, maintenant au théâtre…

C’est la culture de la liberté !

Absolument. Aujourd’hui, si l’on veut être comédien, il y a des formations, des choses construite­s. Quand mon père a dit à ses parents qu’il voulait se lancer dans ce métier, ce n’était pas courant…

Quel genre de père était-il ?

Quand il était là, il faisait en sorte d’être entièremen­t présent pour nous. Je pense aux vacances, l’été il nous consacrait son temps. Et même lorsqu’on l’accompagna­it sur les plateaux, il était soucieux que tout aille bien pour nous.

On l’imagine blagueur, du genre à être le premier à faire rire les enfants ?

Oh oui ! Il faisait plein de bêtises… Des choses que je ne peux pas raconter parce qu’il ne faut pas conseiller aux gens de faire ça.

On sait son amour des cascades. Vous pensez qu’il avait une bonne étoile ?

Il avait non seulement une bonne étoile, mais aussi de la chance. Et il suivait son instinct.

Vous savez, il n’avait aucun plan de carrière quand il a commencé. Il ne s’est jamais dit : «Jeveux travailler avec tel réalisateu­r et ensuite avec lui… » Il acceptait les projets qui venaient.

C’est héréditair­e, la bonne étoile ?

Franchemen­t, je ne pourrais pas dire « non ». J’ai grandi dans une famille aimante, eu une vie plutôt facile, réussi à assouvir ma passion…

D’ailleurs vous montez sur les planches…

Oui, avec Boeing Boeing [la pièce de théâtre de Marc Camoletti, Ndlr]. C’est génial, les gens sortent d’une période difficile, et pouvoir proposer une comédie c’est une très bonne chose.

Pour l’avenir, vous pensez changer de registre ?

Le prochain projet sera également une comédie. On ne me voit que dans ça [sourire]. Ce n’est que ma dixième pièce, je suis ravi de toutes celles que j’ai pu jouer !

Commencer le théâtre sur le tard, c’est un sacré challenge. Surtout avec votre patronyme.

Vous arrivez dans une formation, dans le cours il n’y a que des gens plus jeunes que vous. Mais ce n’est pas grave : j’ai une chance folle de pouvoir faire ça de ma vie. On apprend beaucoup, constammen­t, grâce aux rencontres. Et puis, après tout, j’ai baigné là-dedans. Mon père avait acheté le Théâtre des variétés [à Paris, Ndlr]. Cet univers, malgré tout, je le connais.

Et j’en avais un peu peur.

Pourquoi ?

Parce que je sais ce que c’est, justement.

C’est vertigineu­x…

Voilà. Et j’ai commencé à jouer une fois, à travailler là-dessus. Chaque soir est une remise en question, rien n’est acquis.

Votre premier souvenir de théâtre ?

Mon père m’avait emmené voir Oscar [de Claude Magnier, Ndlr] avec Louis de Funès. Je me rappelle bien de Mario David [qui jouait Philippe] et de

Maria Pacôme, évidemment.

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(Photos Dylan Meiffret) Paul Belmondo est le seul fils du comédien. Aujourd’hui, il monte sur les planches.

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