Le mensonge d’un Varois pour soutirer des maillots de foot
Un habitant de La Garde a reconnu avoir fait croire à un enfant malade pour amadouer des clubs de football amateurs ou professionnels. Un club de l’ain a détecté l’arnaque.
Cette affaire d’arnaque aux maillots de football, révélée cette semaine sur les réseaux sociaux par un chargé de la communication d’un club de l’ain, a rebondi dans le Var sur un terrain judiciaire. Un Gardéen, âgé de 40 ans, est soupçonné d’avoir élaboré le scénario d’une maladie imaginaire, dont souffrirait son petit garçon, pour obtenir des maillots et autres accessoires auprès de clubs de football.
Placé en garde à vue ce jeudi, « il reconnaît les faits et explique avoir voulu faire plaisir à son fils mineur », a précisé le parquet de Toulon qui a ouvert une enquête.
« On reçoit beaucoup de mails… »
Les objets floqués aux couleurs de clubs tels que L’AS Monaco ou L’AJ Auxerre lui ont été adressés par voie postale à La Garde. Mais pas à son propre domicile… Une voisine, qui avait accepté en décembre de recevoir les colis du suspect, a déposé plainte. Elle serait la cible d’une campagne de harcèlement via Facebook et n’avait vraisemblablement pas été mise au courant du stratagème utilisé par le quadragénaire. Celui-ci a adressé des messages évoquant un fils prétendument atteint d’une grave maladie pour amadouer des responsables de clubs de football.
« On reçoit beaucoup de mails de ce type, on est très méfiants, alors j’ai relancé cette personne », relate Thomas Felix, community manager du club de Bourg-enbresse Péronnas (Ain).
Fausse leucémie
« Je lui ai proposé de venir assister à un match, il m’a répondu qu’il avait déménagé. » Le Varois a fini par lui envoyer la vidéo de l’enfant, « avec un bonnet sur la tête », soi-disant atteint d’une leucémie. De quoi obtenir le maillot dédicacé convoité. « J’étais persuadé qu’il avait cette maladie. »
C’est en partageant cette histoire sur les réseaux sociaux que le pot aux roses a été mis au jour. «Il m’a parlé de leucémie, à un autre club c’était une maladie du coeur… » « J’ai voulu faire une publication pour endiguer cette arnaque », poursuit Thomas Felix, contacté dans la foulée par le Varois. « Il m’a dit qu’il avait fait une erreur… Moralement, je tenais à ce que les maillots soient retournés aux expéditeurs. »
Une enquête préliminaire pour « usurpation d’identité » et « escroquerie » a été ouverte, a-t-on appris hier auprès de Samuel Finielz, procureur de la République à Toulon.
Vingt-huit objets en perquisition
Vingt-huit maillots et gants de football ont été saisis en perquisition. D’autres auraient été déjà réexpédiés par le Varois quand il s’est aperçu de la tournure que prenait cette affaire. Le parquet de Toulon rappelle que « le délit d’escroquerie à la charité » est passible de 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. Quant au cyberharcèlement, dont se plaint la voisine du Gardéen, il expose ses auteurs à deux ans de prison et à 30 000 euros d’amende.