L’ENNUI NOUS APPARTIENT
Quand on est adossé à des dingueries comme Little Odessa, The Yards ou La nuit nous appartient, on est attendu au tournant. En proposant son film le plus personnel, inspiré de son enfance dans le Queens, le talentueux James Gray perd pourtant de sa magie. Il y a bien des fulgurances comme ce lien sincère entre un grand-père, touchant Anthony Hopkins, rescapé des pogroms et son petit-fils; les envolées, rares mais sincères, de Jeremy Strong en père de famille qui rêve de voir son fils s’élever socialement ou cette teinte sépia qui donne à l’ensemble un certain grain mais, au final, le film de Gray manque d’épaisseur, de propos, presque d’intérêt. Alors oui, cette radiographie d’une famille juive des années 80 permet de se replonger dans une époque dans laquelle le réalisateur trouve les ressources pour évoquer les thèmes qui lui sont chers comme la fidélité, la trahison, la révolte mais, au final, on attendait plus d’un tel rassemblement de talents.