Terminer le travail
Si elle l’emporte à Bollaert, L’ASM conservera sa 2e place et son billet direct pour la C1, le point final d’un comeback mémorable.
Tout va donc se jouer sur un match. Comme au casino, L’ASM va décider de son avenir sur un ultime coup de dés, une dernière carte. Au bout d’une remontada exceptionnelle magnifiée par neuf succès de rang, le club de la Principauté doit composter son billet direct pour la phase de groupes de la Ligue des champions (lire ci-contre). Avant l’épilogue de la saison, il a son destin en main. Un succès à Bollaert, chez des Nordistes qui rêvent d’accrocher la 5e place et les barrages de la Ligue Europa Conférence, et Monaco n’aura pas à regarder les résultats de la concurrence.
« C’est la première fois qu’on n’a rien à perdre »
Jeudi, en fin stratège, Philippe Clement a bluffé. Le technicien monégasque, qui « n’a jamais perdu confiance » en lui malgré deux premiers mois compliqués, a essayé de faire croire que son équipe avait déjà rempli ses objectifs en arrachant un ticket continental. Il a insisté sur le fait qu’elle est déjà assurée de disputer a minima la phase de poules de la Ligue Europa, revenue de nulle part en ayant comblé neuf points de retard sur le podium depuis mars. « C’est la première fois qu’on n’a rien à perdre, considère le Belge. On a seulement quelque chose en plus à gagner. »
Personne n’est dupe. Le coach a surtout chassé la pression mais si Ben Yedder et les siens calent si près du but, il leur restera un goût d’inachevé. Et repasser par le 3e tour préliminaire puis les barrages de la C1, comme la saison passée, n’enchante personne. Le classement aura un impact sur les finances et les contours du futur effectif. Se qualifier dès ce soir, c’est l’assurance d’empocher entre 35et50m €.
Comme en 2021 ?
Boucler la saison à Bollaert, Monaco l’a déjà vécu. L’an dernier, il avait fait (0-0) et profité de la défaite de Lyon contre Nice (2-3) pour conserver sa 3e place. Une expérience vécue dans un stade à huis clos en raison de la Covid. L’ambiance sera tout autre ce soir, incandescente et bruyante. Il faudra résister, gérer ses émotions, les forces offensives et l’enthousiasme des Lensois. Cela avait été délicat il y a un an en fin de partie. « Je me souviens d’un match étrange, racontait Kevin Volland, jeudi. A la fin, je me démenais pour qu’on essaie de prendre l’avantage. On pensait qu’il fallait absolument gagner. Puis Cesc (Fabregas, NDLR) nous a dit de rester tranquilles, que Nice était en train de s’imposer. On s’était calmés. »
Selon la tournure des événements, Clement jettera un oeil aux résultats de L’OM et Rennes « dans les cinq dernières minutes ». Il n’entend pas polluer ses joueurs. Il les attend « concentrés mais pas trop », « libres et sans pression ». Avec Bruges, il a déjà gagné dix matchs de championnat de rang en 2020-21. L’exploit serait encore plus grand, sur le Rocher, où la saison fut plus que mouvementée.