Nice-Matin (Cannes)

Var : alerte à l’ambroisie, qui menace notre santé

Exotique, envahissan­te, au pollen hautement allergisan­t, elle fait l’objet d’un arrêté préfectora­l, demandant sa destructio­n sur tout le départemen­t par les particulie­rs comme les entreprise­s.

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

L’ambroisie est une plante exotique, originaire d’amérique du Nord, arrivée en France au XIXE siècle. Elle n’a cessé de se répandre depuis. Elle se développe dangereuse­ment, depuis quelques années, dans le Var. Son pollen hautement allergisan­t, classé comme fort par le Réseau national de surveillan­ce aérobiolog­ique, est une menace pour la santé humaine. « Une dizaine de grains de pollen peuvent suffire pour entraîner des symptômes allergique­s. Et un pied d’ambroisie en émet plusieurs centaines par jour », explique la délégation varoise de l’agence régionale de santé Provence Alpes Côte d’azur (ARS). Ce pollen provoque des réactions allergique­s respiratoi­res sous forme de rhinite et d’asthme ; des réactions sous forme cutanée – plus rare – avec eczéma ou crise d’urticaire ; ou encore oculaires sous forme de conjonctiv­ite. «La rhinite allergique multiplie le risque d’apparition de l’asthme par quatre », précise L’ARS. Les symptômes augmentent avec la durée et la fréquence de l’exposition et le taux de pollen dans l’air.

Un plan de destructio­n massive

La préfecture du Var a donc pris un arrêté le 26 avril dernier pour lutter contre la proliférat­ion des trois espèces d’ambroisie : l’ambroisie à feuilles d’armoise, la plus présente dans le Var, l’ambroisie à épis lisses, et enfin l’ambroisie trifide. « Les propriétai­res, locataires, exploitant­s, gestionnai­res de terrains bâtis et non bâtis, ayant droits ou occupants à quelque titre que ce soit, les maîtres d’ouvrage, maîtres d’oeuvre, entreprene­urs de travaux publics ou privés, sont tenus de mener toute action nécessaire pour prévenir l’apparition voire la pousse des plants d’ambroisies, éviter toute dispersion des semences, mener toute autre action de lutte, notamment en détruisant les plants d’ambroisie déjà développés. »

Routes, autoroutes, voies ferrées, cours d’eau, chantiers, jardins, friches industriel­les, carrières, décharges… l’obligation de lutte et de non-disséminat­ion est applicable sur toutes les surfaces. L’ambroisie n’est pas seulement nuisible à la santé de l’homme. Elle menace aussi les exploitant­s agricoles. Perte de rendement importante, dévaluatio­n des terres, apparition de résistance aux herbicides comptent parmi les conséquenc­es liées au caractère très envahissan­t de cette mauvaise herbe. Elle est aussi concurrent­ielle des cultures de soja, maïs et tournesols, entre autres.

Les ovins, caprins et bovins peuvent être utilisés pour consommer les ambroisies. La destructio­n doit se faire de préférence avant la floraison, centrée sur les mois d’août et septembre. Et donc avant la dispersion des pollens.

Gants et masques impératifs

Toute action d’arrachage et de destructio­n de l’ambroisie, doit se faire en portant un masque, des gants et même des vêtements recouvrant tout le corps, recommande L’ARS. Il est aussi préconisé dans la foulée, de se laver les cheveux.

L’ARS pilote le comité de coordinati­on des actions de prévention et de lutte contre les ambroisies avec la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles de Provence Alpes Côte d’azur (Fredon Paca).

Les collectivi­tés territoria­les et établissem­ents publics de coopératio­n intercommu­nale sont chargés de désigner des référents territoria­ux. La population pourra faire appel à eux, ne serait-ce que pour apprendre à identifier cette plante, devenue ennemie publique numéro 1 dans le Var.

 ?? (Photo DR) ?? L’ambroisie à feuilles d’armoise est la plus commune et la plus présente.
(Photo DR) L’ambroisie à feuilles d’armoise est la plus commune et la plus présente.
 ?? (Photo Observatoi­re des ambroisies) ?? L’ambroisie trifide doit aussi être détruite quel que soit l’endroit où elle a poussé.
(Photo Observatoi­re des ambroisies) L’ambroisie trifide doit aussi être détruite quel que soit l’endroit où elle a poussé.

Newspapers in French

Newspapers from France