Antibes, au chevet d’un chef-d’oeuvre
La Ville se penche sur l’état de son patrimoine. Ainsi une opération délicate a été réalisée sur le tableau la Déposition du Christ, attribué à Antoine Aundi et conservé à la chapelle St-bernardin.
Des spécialistes se sont penchés cette semaine sur l’état de conservation du panneau attribué à Antoine Aundi de Saint-paul la Déposition du Christ conservé de manière pérenne dans la crypte de la chapelle Saint-bernardin. « Ce chef-d’oeuvre daté de 1539 classé au titre des monuments historiques depuis le 2 mai 1910 appartient à l’etat, initialement au ministère de la Défense qui en a autorisé le transfert de propriété au ministère de la Culture et de la Communication en 2014 », explique Isabelle Le Druillennec, conseillère technique des collections à la Direction des musées. Avant de poursuivre : « Déposé depuis 1930 dans les collections du musée Picasso, ce retable a fait l’objet d’une restauration complète de novembre 2013 à septembre 2014 pour une enveloppe de 55000 euros, avant son installation dans un caisson climatique au sein de la chapelle où le public a la chance de l’admirer. »
Les spécialistes qui ont réalisé la restauration il y a neuf ans étaient de retour dernièrement pour une opération délicate qui a été réalisée en présence de Nathalie Depetris, adjointe au patrimoine historique et Jeanlouis
Andral, conservateur des musées de la Ville. Gilles Tournillon, restaurateur des supports bois des peintures et fabricant de dispositifs de conservation pour des environnements à microclimats régulés, accompagné de son fils Florian et France de Viguerie, restauratrice de couches picturales ont réalisé cette opération qui a consisté à ouvrir le caisson climatique pour effectuer un constat de l’état de tous les éléments constitutifs de l’oeuvre à savoir le support bois, les joints et la peinture. Le tout a été réalisé dans le temps le plus limité possible afin d’éviter une trop longue exposition à l’air ambiant de la chapelle qui n’est pas idéal pour la conservation de l’oeuvre notamment en matière d’hygrométrie.
Un travail scientifique
« Nous n’avons que de bonnes nouvelles, assure Gilles Tournillon. L’étanchéité du caisson est parfaite et les bois constitutifs n’ont pratiquement pas bougé. Il est vrai que les mesures effectuées de manière régulière à l’aide de capteurs à l’intérieur du caisson n’ont jamais révélé depuis l’installation de dégradations ou de mouvements du support bois qui seraient préjudiciables à la conservation du tableau. » De son côté, France De Viguerie s’est aussi montrée satisfaite de l’état des peintures : « J’ai pu vérifier notamment l’adhérence de la couche picturale qui est stable et je me suis assurée que tout ce qui avait été repris et consolidé lors de la restauration n’avait pas bougé. J’ai ensuite opéré un nettoyage là où cela était nécessaire. Des opérations normales. » Une fois ces gestes accomplis, le caisson climatique a été refermé de manière étanche et le tableau de nouveau préservé des usures du temps, pour être de nouveau admiré par le public.