Nice-Matin (Cannes)

LA COLÈRE EN SOLITAIRE

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Il fait beau, le ciel est bleu, soyons positifs. En faisant de Melvil Poupaud un homme brisé, accablé, perdu, déchiré, Arnaud Desplechin donne sans doute à l’acteur l’une de ses plus belles compositio­ns. Mais c’est bien peu après 1 h 48 de route car Poupaud tient globalemen­t le film sur ses épaules tout seul, à bout de clopes et de colère, bien aidé, il est vrai, par un Patrick Timsit utilisé à contre-emploi et plutôt efficace. Mais une fois la prestation de Poupaud évacuée, il manque quelque chose pour croire à cette histoire de rage entre un frère et une soeur. Sans doute que la prestation de Marion Cotillard ne permet pas d’installer ce duel tant attendu et voulu. Il faut être deux pour jouer un grand match et Melvil Poupaud est trop isolé à l’écran pour que l’on se sente emballé dans cette passe d’armes qui se termine péniblemen­t autour d’un café et de trois mots échangés. Tout ça, pour ça ?

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