Nice-Matin (Cannes)

Monaco : le jour d’après

Sonnés, samedi soir, par la perte sur le fil de leur deuxième place et d’un billet direct pour la Ligue des champions, les Monégasque­s étaient déjà tournés vers l’avenir, hier.

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Déception, abattement, frustratio­n… Samedi soir, Monaco a quitté Lens ballotté par la tristesse et ses synonymes. Le goût était amer, les illusions perdues. Un dernier coup franc laissé à Bollaert et ses héros sang et or, une interventi­on manquée de Badiashile et Ganago qui trompe Nübel (2-2, 90’+6). Le pire des scénarios s’est écrit. Monaco a fait basculer, une fois de plus, sa saison dans l’irrationne­l.

Si près du but

Elle a vu son billet direct pour la Ligue des champions lui filer entre les doigts. Et Marseille s’en saisir pour le glisser dans sa poche. Elle devra donc en passer par le 3e tour préliminai­re (2-3 et 9 août), puis les barrages (16-17 et 2324 août) pour s’inviter dans la phase de groupes de la C1. Après une éliminatio­n rocamboles­que en barrages à la suite d’un but contre son camp d’aguilar et un changement de coach à mi-parcours (Philippe Clement succédant à Niko Kovac). Au terme d’un comeback ébouriffan­t marqué par neuf victoires de rang et neuf points de retard effacés sur le podium, Ben Yedder et les siens se sont pris les pieds dans le tapis. Sur la dernière marche. Eux qui avaient leur destin en mains avant leur voyage en Artois. « On est déçus quand on regarde la physionomi­e de ce match, mais on ne perd pas notre deuxième place aujourd’hui, déplore Aurélien Tchouameni. On était à quelques secondes d’être deuxièmes mais les faits de jeu ont été en notre défaveur. C’est la beauté du football. Un autre jour, ils seront avec nous. »

Monaco a été sanctionné pour avoir trop reculé dans les dernières minutes, anesthésié par la peur de tout perdre. « La plupart des équipes auraient fait la même chose, décrypte encore l’internatio­nal français. C’est inconscien­t. On avait à coeur de garder ce résultat. On s’est dit que si on attaquait trop, on pouvait prendre des contres face à une équipe très très forte dans ce domaine. Si on n’avait pas concédé ce coup franc, on n’en parlerait pas. »

Une der à La Turbie

Hier, et comme la saison dernière, le groupe s’est réuni à La Turbie quelques heures. C’était le temps des au revoir, des accolades et de la nostalgie, avant les vacances ou les départs en sélection. L’humeur n’était pas à la fête mais les têtes étaient un peu moins basses que la veille dans le vestiaire. Cadre dans lequel Clement a tenu un discours rassembleu­r. Le coach a partagé sa « fierté ». Celle d’avoir dirigé un collectif qui s’est donné les moyens de croire en l’exploit jusqu’au bout et qui « a mérité des vacances » . Il a été imité par son président Dmitry Rybolovlev, qui en a remis une couche dans un communiqué, hier (lire cidessous).

« Ils ont remotivé les troupes, dévoile Tchouameni. A la fin, tout n’est pas à jeter. On est troisièmes du championna­t. Il y a quelques mois, si on nous avait dit ça, personne n’y aurait cru. Si on se qualifie pour la Ligue des champions après le 3e tour préliminai­re et le barrage, tout le monde aura oublié ce match à Lens ». Tchouameni n’omet pas « qu’il a manqué quelque chose » au groupe pour qu’il se montre plus régulier. Que lui comme ses copains sont « partis de loin » et ont fini par s’essouffler dans leur folle remontée.

Tchouameni : « On sera beaucoup plus armés »

Dès le 2 ou 3 août, Monaco lancera donc sa mission C1. Une longue route abordée « avec beaucoup d’excitation » par Tchouameni. Mais l’ancien Bordelais ne sera sans doute plus là, même s’il a confié « que tout est possible » concernant son avenir. En attendant de trancher, il croit L’ASM capable de se sublimer. « J’espère qu’on a appris de nos erreurs de l’an dernier. Face à Donetsk, on avait été surpris par l’intensité et le niveau de jeu à l’aller. On sera beaucoup plus armés cette année. Monaco est capable de le faire, de battre pas mal d’équipes en Europe. On est vraiment sereins. »

Aujourd’hui, Philippe Clement et Paul Mitchell sont attendus pour une table ronde avec la presse. L’occasion de dresser le bilan et d’évoquer l’avenir.

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(Photo AFP) Jakobs, Badiashile et Matazo ont craqué au bout du temps additionne­l. Sur le Rocher, malgré l’immense déception, tout le monde veut retenir la folle remontée du printemps.
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