Nice-Matin (Cannes)

Enfin à bon port, Bonato !

Après plusieurs tentatives infructueu­ses, le quadruple champion de France entre au palmarès de la manche antiboise. Tombant à pic, cette victoire le maintient dans la course au titre.

- Textes : Gil LÉON

C’était la seule place forte du championna­t de France des rallyes qui continuait à faire de la résistance. La seule timbale nationale qui ne figurait pas encore dans sa vitrine pleine à craquer (4 couronnes et 20 victoires empilées depuis 2017).

Boum ! La citadelle d’antibes a fini par tomber hier. La voilà qui rejoint donc le Var, le Coeur de France, le Mont-blanc, le Rouergue et les autres. Comme quoi rien n’est imprenable dans l’hexagone quand on s’appelle Yoann Bonato. On l’avait laissé samedi soir confortabl­ement installé en tête de cette 57e édition. On l’a retrouvé hier tel qu’en lui-même. Souverain, dominateur, comme souvent depuis que l’isérois porte la combinaiso­n du taulier.

Ciamin perd du terrain

Nanti d’une demi-minute d’avance sur la Hyundai i20 N d’un Nicolas Ciamin désabusé par l’incurable tendance sous-vireuse de sa monture coréenne, le patron a enclenché le mode gestion. De quoi garder l’avantage sans encombre au volant de cette Citroën C3 toute neuve qui lui permet de retrouver le chemin du succès après les deux coups d’arrêt enchaînés au Touquet et au Rhône-charbonniè­res. Samedi, à l’heure du départ, sa chance de décrocher un cinquième titre ne tenait plus qu’à un fil. Aujourd’hui, elle reprend quelques couleurs.

D’autant que la roue de l’infortune vient aussi de frapper l’un des deux rivaux échappés. Alors qu’il fonçait vers le podium, Ciamin a perdu du terrain. Direction assistée hors service, le Niçois, vainqueur en 2021 à bord d’une Alpine A110 RGT, est passé à deux doigts de l’abandon lors de l’ultime boucle (voir la phrase cidessous). Il finit tout de même 8e, un moindre mal... Son petit malheur fait le bonheur de Quentin Giordano (Volkswagen Polo GTI). Relégué en pâle position (6e) samedi matin après avoir crevé à l’avant-gauche, le Lorrain n’a pas baissé les bras. Au contraire... Hier, il s’est permis d’enfiler les meilleurs temps comme les perles d’un collier : 5 sur 8, s’il vous plaît !

Un effort justement récompensé puisque la 2e place obtenue au pied du fort Carré - à 34’’7 du vainqueur le propulse seul en tête du championna­t.

La suite au prochain épisode, du côté de Gérardmer (Vosges Grand Est, 9-11 juin) où Yoann Bonato voudra encore remonter la pente.

« Je n’avais pas le droit de me louper »

En attendant, le patron enfin rentré à bon port savoure l’instant présent : «Onatelleme­nt galéré ici par le passé. Là, je n’avais pas le droit de me louper. Dans l’optique de la course au titre, le panneau trop tard se profilait droit devant. Il fallait absolument gagner pour continuer à espérer. Objectif atteint ! Le Rallye d’antibes compte parmi les belles épreuves françaises. Je suis content de l’épingler au moins une fois à mon tableau de chasse. Si on respire un peu mieux maintenant, notre situation demeure assez précaire. Mais le calendrier comprend encore six échéances. Donc on peut envisager tous les scénarios, y compris le meilleur ». Parole de champion puissance 4...

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(Photo Jean-françois Thiry) Leader depuis L’ES 2, Yoann Bonato (Citroën C3 Rally2) a dominé les débats jusqu’au bout pour marquer une première fois de son empreinte les tablettes du Rallye Antibes-côte d’azur.
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(Photo G. L.)

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