Nice-Matin (Cannes)

La Piscine : un livre chaud, affolant et frissonnan­t

Le journalist­e Luc Larriba signe un ouvrage qu’il présentera à demain, après la projection aujourd’hui à la cinémathèq­ue du thriller de Jacques Deray. Le couple Schneider-delon affole.

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

C «’est mon plus beau souvenir. L’été 1968, la maison à Saint-tropez, la lumière y était magnifique. Romy...» Points de suspension chargés.

On sent Alain Delon, submergé par l’émotion. On suit. Tant de souvenirs. Après bien des tourments, la star a accepté de signer l’avant-propos de La Piscine, le livre que le journalist­e Luc Larriba a écrit sur le sulfureux polar, réalisé par Jacques Deray, mettant en scène Romy Schneider, Alain Delon, Maurice Ronet, Jane Birkin.

Ce livre, à l’instar du film, souffle le chaud et le froid, touche au coeur, affole par la sensualité tellurique qu’il dégage. À cause des textes. Courts, puissants, authentiqu­es, extraits de déclaratio­ns de tous les protagonis­tes.

À cause des photos. Inédites. Puissantes. Pénétrante­s par les regards, les expression­s, les sous-entendus visuels jaillissan­t à chacune des 200 pages éditées chez Huginn & Muninn.

L’aéroport azuréen, une villa varoise

À l’invitation d’henry-jean Servat, conseiller municipal niçois, délégué au cinéma, Luc Larriba présentera le film La Piscine, aujourd’hui, à la Cinémathèq­ue de Nice, puis demain, le livre éponyme (lire ci-contre).

Nice. La Côte d’azur. Un territoire qui a du sens pour évoquer l’ouvrage ressuscita­nt les séquences à l’aéroport de Nice, notamment lorsque Delon vient chercher “Romy” à sa descente d’avion pour le tournage. Le soleil plombant du Var avec, comme pièce liquide centrale, cette piscine turquoise mémorable, appartenan­t à une villa, située le long de la route des plages entre Ramatuelle et Sainttrope­z.

Le retour de Romy, sa beauté bouleversa­nte, celle de Delon, sublime chat coléreux, les peaux bronzées dénudées et chauffées à blanc, l’ambiance familiale sur le plateau, la Maserati Ghibli de Ronet, l’innocence de Birkin à peine en couple avec un Gainsbourg malade de jalousie, surtout de Ronet, les costumes, la musique... Tout est raconté. Montré. Par un homme de 38 ans, qui a passé de nombreuses vacances à Nice et qui vit une affection démesurée pour Delon, depuis toujours.

« Cela fait 30 ans que Delon est dans ma vie et mon esprit. Petit, j’ai vu Deux hommes dans la ville et j’ai fait une crise. Je ne comprenais pas que le héros soit exécuté. Tout est parti de là. Je suis resté focalisé sur lui. J’ai eu l’occasion et la chance de le rencontrer quelquefoi­s. »

Le grand bain pour tous

La piscine ? Un film essentiel pour plein de gens. Larriba l’a bien compris. « C’est grâce à lui que la carrière de Romy Schneider a pris une autre dimension. Que Jacques Deray s’est imposé comme un véritable auteur. Que Delon, de retour des États-unis, a repris la main sur le cinéma français, mettant en pratique tout ce qu’il (Repro DR)

avait appris auprès de René Clément, Luchino Visconti, Jean-pierre Melville. »

Un huis clos physique, fascinant et toujours d’actualité : « Une histoire universell­e de couples, de jalousie. C’est le drame des tragédies antiques. »

Pour comprendre, décrypter, expliquer le polar, y compris côté coulisses, Luc Larriba a retrouvé des technicien­s du film, des figurants, Jean-claude Carrière, encore vivant au moment de ses investigat­ions, et la famille de Jacques Deray. « Ce dernier avait conservé toutes les coupures de presse auxquelles j’ai eu accès et qui relataient les entretiens de l’époque. Le but était de faire parler les gens pour se sentir au milieu du tournage. »

C’est vrai. On y est. C’est brûlant. Et frissonnan­t.

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(Photos Pierre Manciet)
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(Photo DR) Le journalist­e Luc Larriba.

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