Treize à table pour sa place
Ils sont plus nombreux qu’il y a cinq ans dans la 7e circonscription reliant Antibes à Caussols : quatorze candidats se présentent. Le député sortant Éric Pauget (LR) brigue un 2e mandat.
Le record n’a pas été battu. En 2002, ils étaient seize à se présenter pour briguer une place en tant que député dans la septième circonscription. Cette année, quatorze panneaux sont nécessaires pour accueillir leurs affiches devant les bureaux de vote. Une élection qui prend de la place et peine à faire q ue les foules se déplacent… Il y a cinq ans, 51,47 % des inscrits se sont abstenus lors du premier tour. Tout le défi réside ici pour les candidats : donner l’envie d’avoir envie.
L’état des lieux
Circonscription historiquement ancrée à droite – de L’UDF aux Républicains en passant par L’UMP –, elle a vu progressivement le PS et le Front national prendre la place de principal adversaire pour les tenants du titre. Depuis, la Macronie a su s’installer dans les urnes. À l’image du panorama politique national, somme toute. Tout comme ses prédécesseurs, le député sortant Eric Pauget compte faire valoir son bilan pour assurer ses arrières. Espérant ainsi que si l’étiquette LR n’est pas - ou plus - plébiscitée par certains électeurs, sa personnalité fera la différence.
Les enjeux
Les Républicains vont-ils sentir le sol trembler ? Lézardée par les éloignements, départs et ruptures, l’unité familiale a pris un coup dans l’aile. Bref, ce n’est pas un secret. Sauf que dans le secteur, on se pensait à l’abri. Mais voilà : Eric Pauget se retrouve face à une figure bien trop familière. Le maire de Gourdon, vice-président de la Casa, lui fait face. Avec Eric Mèle, la question se pose : les murs qui semblaient protéger le territoire des luttes partisanes sont-ils devenus poreux ? Car l’enjeu va au-delà de la députation. Une fois passé le 19 juin, l’heure sera venue de mesurer les stigmates, leur ampleur. On comptera ceux qui sont restés dans le pire, on pointera ceux qui ont quitté le navire.
Le poids du scrutin de 2017
Il y a cinq ans, loi de non-cumul des mandats oblige, le maire d’antibes, Jean Leonetti, a laissé son fauteuil au Palais Bourbon. Le ponte LR n’avait jamais été mis en ballottage dans cette élection. Son successeur lui a fait goûter à ce petit frisson. Éric Pauget le reconnaît lui-même : sa campagne n’a pas mesuré le risque En Marche en 2017. Il cumule 32,20 % des suffrages exprimés, quand son adversaire, Khaled Ben Abderrahmane séduit 32,08 % des électeurs. L’homme n’est pas connu des électeurs locaux, pourtant l’effet Macron fait mouche. Mais ça, c’était avant. Qu’en sera-t-il aujourd’hui ? Renaissance donnera-t-il un second souffle aux soldats du Président de la République ? Histoire d’éviter un remake, le sortant a préféré mettre les bouchées doubles : en se présentant chaque jour dans les communes de la circonscription. Rendez-vous
le 12 juin pour savoir si ce marathon lui permet de franchir seul la ligne d’arrivée…
Ce qui fait débat
L’ancrage de chacun. Comme toujours, des cris d’orfraies sont poussés lorsque l’on prononce le mot qui fâche. À savoir : parachutage. Il y a ceux qui défendent un ticket 100 % Antibois, d’autres qui revendiquent une transversalité sur le territoire et enfin, certains qui ne sont pas électeurs sur la circonscription. Pas besoin de payer ses impôts dans une des treize communes votantes pour se présenter. Ça, c’est un fait. Pour autant, les sept dernières élections législatives l’ont montré, c’est un candidat local qui l’a toujours emporté. Expliquant ainsi pourquoi beaucoup se collent l’étiquette « fait maison » sur le front. Au final, le député, c’est comme le pâté : on est prêt à se déplacer pour, s’il est en circuit court.