« Lérins recèle des végétaux que l’on ne voit nulle part ailleurs »
Interview express
Classée « réserve biologique », l’île Sainte-marguerite est régulièrement arpentée par l’office National des Forêts. Corinne Frachon, chargée d’études « flore protégée » a récemment passé la journée sur l’île. Sa mission : inspecter et répertorier les espèces protégées. Accompagnée de l’agent forestier en poste sur l’île, Eric Tassone et de la stagiaire Sylvie Marteau. Le nez au sol. Et l’oeil affûté.
À quoi servent ces journées de suivi flore ?
Nous étions venus aussi une journée en février, mars et avril. Ces suivis s’inscrivent dans le nouveau plan de gestion de cette réserve biologique. L’objectif est de s’assurer que les stations de plantes protégées sont toujours présentes.
S’assurer de leur état de conservation permet d’actualiser leur cartographie. Mais aussi de préconiser des actions de préservation. Comme une fauche plus tardive des pare-feu
(espaces tenus débroussaillés).
Qu’est-ce qu’une station ?
Une zone que l’on a auparavant identifiée qui compte des espèces protégées.
Qu’avez-vous pu observer ?
Les espèces protégées présentes ces 25 dernières années sont toujours là. On a compté le nombre de pieds de chaque plante. Nous avons retrouvé des Bugrane sans épines aux alentours du Fort de la Convention. C’est le seul endroit des Alpes-maritimes où l’on trouve encore cette plante protégée de littoral. On a aussi retrouvé non sans difficulté du Linaire grec, petites plantes aux fleurs blanches et mauves au pare-feu du Grand Jardin et sur le Chemin des Faisans. En revanche, le Serapias d’hyères, nouvelle espèce que nous avions trouvée en mai 2019, n’a pas poussé cette année.
L’île souffre de la sécheresse ?
Oui, les plantes souffrent. Certaines n’ont pas poussé ce printemps, mais ne vont pas forcément disparaître. Elles reviendront l’an prochain s’il y a plus de pluies. Pas d’inquiétude.
Sainte-marguerite recèle des raretés ?
On y trouve des espèces non protégées comme les Asterolides aquatique ou les Centorées de Malte, que l’on trouve uniquement là, car l’île a échappé à l’urbanisation.
Des découvertes ?
Nous avons trouvé une bulbeuse dont on n’est pas sûr de la variété.
Il va y avoir une analyse génétique par le Conservatoire Botanique Méditerranéen de Porquerolles.