Relancer la machine
Irrésistibles de septembre à mars (7 succès de rang), les Bleus sont condamnés à l'emporter en Autriche avec un seul point pris en 2 matchs et déjà cinq longueurs de retard sur le Danemark.
La petite laine n'est pas de trop en ce moment à Vienne. La pluie devrait disparaître au fil de la journée mais la température ne dépassera pas les 20 degrés ce soir au coup d'envoi. Les Bleus ne se plaindront pas de ce petit coup de fraîcheur après avoir sué dans la touffeur de Split et au bout d'une saison à rallonge qui fatigue tout le monde, observateurs compris. Même la pelouse de Vienne semble au fond du trou (voir ci-dessous). Plus que l'intérêt réel de cette Ligue des Nations dans un palmarès, c'est la cadence infernale qu'impose cette compétition ‘‘amicale mais pas trop’’ qui pose question. Avec déjà dix joueurs à cinquante matchs ou plus disputés cette saison, le groupe de Didier Deschamps a montré des signes de fragilité physique à l'aube de disputer une troisième rencontre en huit jours, puis une quatrième 72 heures plus tard (lundi contre la Croatie).
Rabiot, Mbappé et Kante ne se sont pas entraînés hier
Le sélectionneur a fait tourner en Croatie mais quelques Bleus affichent encore des stigmates du premier match contre le Danemark. Tous les deux touchés au genou, Kylian Mbappé et Ngolo Kanté n'ont pas participé à la dernière séance de veille de match, tout comme Adrien Rabiot. Raphaël Varane, blessé, est déjà rentré chez lui, Ibrahima Konaté a écourté ses vacances en Grèce pour le remplacer et le défenseur de Liverpool a emmené une deuxième vague de fraîcheur avec lui. «La saison était intense émotionnellement. J'en parlais au coach (Jürgen Klopp), je voulais couper et là on m'appelle pour les Bleus, a rigolé le colosse de 23 ans (194 cm, 95 kg) pour sa première conférence de presse en sélection. C'est notre métier, on est là pour ça. Je n'ai pas de raison d'être triste, je suis en bonne santé, j'ai tout ce qu'il faut pour être heureux, je suis en équipe de France, la vie est belle. »
Konaté, première ?
La nuit risque d’être un peu plus tendue ce soir dans un stade de Vienne à guichets fermés (44 800 spectateurs attendus). Déjà reléguée à cinq longueurs de son bourreau danois, l'équipe de France a absolument besoin de l'emporter face à l'autriche, une sélection qui a pris une dimension physique supérieure sous les ordres de Ralf Rangnick. «On est dos au mur, a confirmé le capitaine Hugo Lloris. C'est un match décisif, nous devons trouver les ressources pour nous relancer. »
Lors du dernier entraînement à huis clos, Deschamps a de nouveau délaissé sa défense à trois pour associer Lucas Hernandez et Konaté dans l'axe, ce qui serait une première pour le défenseur des Reds. Préservés à Split, Coman et Benzema retrouveraient une place préférentielle en attaque aux côtés de Grizou, qui garde la confiance du coach malgré son coup de mou et les prestations plus mordantes de Nkunku. Privé de Mbappé, Deschamps a besoin de cadres et de repères pour éviter de connaître sa 2e plus mauvaise série en tant que
sélectionneur (voir chiffre) à cinq mois de la Coupe du monde.