Vallée de la Siagne : 20 ans pour une route
Ouvert en mars, l’ultime tronçon de la D1009, inauguré hier à la Roquette, désengorge le trafic. À l’issue de deux décennies et un coût de 45 M€
Vingt ans. Une génération ! De l’idée à la concrétisation. C’est le temps qu’il a fallu pour tracer cette liaison intercommunale de la Siagne (RD 1 009) qui relie Mandelieu à Pégomas. L’axe permet de délester d’environ 10 000 véhicules/jour les routes RD 9 et 109, mais aussi les chemins de l’abadie, Levade et Saint-georges. Hier matin, de nombreux élus étaient au rendez-vous pour inaugurer le dernier tronçon réalisé, mis en service le 24 mars dernier : un ruban de 825 mètres du giratoire de la Levade au giratoire dit « Zamora » en clin d’oeil à l’entreprise qui y était installée et s’est délocalisée.
Genèse en 1983
«Celaaétélong» a rappelé le maire de la Roquette-sur-siagne, Christian Ortega. L’occasion pour Charlesange Ginesy, président du Conseil départemental, de retracer la genèse du nouvel axe routier. Non sans rectifier : « l’opération commence en 2001 mais l’histoire commence en 1983 avec mon père Charles Ginesy, Roger Duhalde (maire de Mougins de 1977 à 2001 et conseiller général) et Gilbert Pibou (maire de Pégomas jusqu’en 2020 ».
Étapes tortueuses
Comment justifier une telle lenteur ? « Le projet sera confronté à des étapes administratives compliquées, tortueuses, notamment liées à la protection de l’environnement ».
Mais aussi aux nécessaires expropriations.
Les étapes successives ont permis d’ouvrir un premier tronçon au Sud en 2010, puis au Nord en 2015. Restait la partie centrale dont une partie a été livrée en 2016 et l’autre, la dernière, en mars dernier. « C’est un investissement de 45 M€ auxquels s’ajoutent 6,7M€ d’acquisitions foncières » a rappelé Charles-ange Ginésy qui en a profité pour rappeler sa ferme opposition à la « métropolisation du département, ce qui lui enlèverait toute force ».
Cinq bassins de rétention
Mais quid des risques d’inondation sur cet axe situé en plein milieu de la Vallée de la Siagne ?
« En cas de fortes pluies, les hydrocarbures vont dans les caniveaux qui sont reliés à des bassins de décantation afin d’être dépollués. Puis, l’eau passe dans les bassins de rétention il y en a cinq - et sera rejetée dans la Siagne » indique Claire Poisson, chef de service ingénierie et travaux au Département. Et si l’épisode de 2015 se reproduisait ? « La route serait inondée. Elle a été faite sur le terrain naturel. Le zonage du PPRI (plan de prévention des risques inondation) ne change pas ».
Autre équipement récent en faveur de la mobilité : le parking Mermoz de covoiturage, avec 40 places pour voitures, 14 places vélo, situé à 1 km de la sortie de l’a8. Il est très utilisé. Le projet d’un autre parking de ce type à la Roquette est d’ailleurs dans les cartons du Département.