Mbappé sortles Bleus du trou
Menée pendant plus de la moitié du match par des Autrichiens limités, l’équipe de France doit son salut à la lucarne de Mbappé, entré pour la dernière demi-heure.
Le public du Ernst-happel Stadion a fêté le nul comme une victoire. Pas les Bleus, évidemment. Mais Deschamps a certainement poussé un ouf de soulagement quand Mbappé a trouvé la lucarne de l’incroyable Pentz à quelques encablures de la fin du temps réglementaire (83’). Conspué par le public autrichien, au contraire d’un Benzema très chaleureusement acclamé à l’annonce des équipes, le Parisien semblait emprunté à son entrée sur le terrain (63’), presque timide dans la percussion. Il ne lui a fallu qu’un bon ballon de Nkunku dans la profondeur pour sauver le bilan comptable des Bleus. Après le gauche dans la ‘‘lulu’’, son 27e but en Bleu, le phénomène de 23 ans était proche du doublé quand Pentz a dévié sa puissante frappe du droit sur la barre… de la hanche ! Pas vernis les Français, mais face à une équipe qui n’avait gagné qu’un seul de ses 5 derniers matchs à domicile en Ligue des Nations (2 nuls) et plus que limitée techniquement, l’équipe de France a encore une fois été à la peine. Elle aurait pu sortir vainqueur par un trou de souris aussi sur une tête décroisée de Guendouzi (90’+1), mais elle doit se contenter d’un deuxième point en trois matchs.
Une défense sans automatismes
Dernier de son groupe, le tenant du titre a sauvé les apparences grâce à la défaite du Danemark qui le laisse à quatre points du premier avant le dernier rendez-vous de lundi, face à la Croatie. Trois jours, ce sera encore une fois très court pour rectifier ce qui n’a encore pas marché à Vienne.
A commencer par la défense. La première de Konaté sous le maillot bleu a parfois été intéressante, notamment par ses prises de risque dans la relance, mais elle a encore une fois mis en relief le manque d’automatismes dans l’arrière-garde. A force de se projeter, Pavard oblige parfois Diaby à regarder dans le rétro, mais ce n’est rien à côté de son pendant à gauche. Théo préfère attaquer et ça s’est encore vérifié sur l’ouverture du score, quand il revient au petit trot et sans grande conviction sur Laimer, le passeur décisif. Saliba est l’autre grand fautif sur le coup, devancé trop facilement par le buteur, Weimann. Le Gunner a encore mesuré tout le chemin qui le sépare du niveau international avec cette erreur, la seule du match peut-être, mais elle a été rédhibitoire pour des Bleus bousculés par le 4-4-2 de Ralf Rangnick. Un bloc médian et compact, un pressing permanent, des ‘‘flèches’’ appuyées sur le porteur de balle (4 avertissements pour l’autriche) et des longs ballons dans la profondeur, une recette qui suffit actuellement pour plonger sous l’eau des Bleus émoussés. A l’image d’un Griezmann toujours en panne d’inspiration dans le jeu, malgré un tandem Tchouameni-kamara solide derrière lui. Benzema a dû se démener pour se procurer des occasions. Coman aurait pu lui offrir des situations mais le Munichois ne fait pas souvent le bon choix.
Nkunku dans tous les bons coups
Pour la centième de Marko Arnautovic, le public de Vienne a longtemps cru en l’exploit. Le champion du monde en titre se faisait plus pressant en seconde période, mais Pentz réalisait des miracles quand Coman ne ratait pas l’immanquable (56’). Deschamps a abandonné son 4-2-3-1 pour faire entrer Nkunku et Mbappé, un tandem qui sent la poudre. Véloce, le meilleur joueur de Bundesliga a été de tous les bons coups de la dernière demi-heure. Sur le but égalisateur, mais aussi dans les combinaisons dans les petits espaces avec Benzema et Mbappé. Deschamps pourrait avoir envie de les revoir dès le coup d’envoi contre la Croatie lundi, un match qu’il faudra absolument remporter. Car si l’équipe de France a encore démontré qu’elle savait ne pas perdre après avoir concédé l’ouverture du score (4 victoires, 6 nuls sur ses dix derniers matchs) à cinq mois de la Coupe du monde, il est temps de montrer qu’elle sait aussi toujours gagner.
Kanté en tribune
Comme en Croatie lundi dernier, N’golo Kanté ne figurait pas sur la feuille de match, hier soir à Vienne. Touché au genou et incertain avant la rencontre, le milieu de terrain est resté en tribune.